Airbus Helicopters Marignane (Bouches-du-Rhône) : Sous-traitance et surexploitation03/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2405.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus Helicopters Marignane (Bouches-du-Rhône) : Sous-traitance et surexploitation

Airbus Helicopters utilise des entreprises sous-traitantes dans bien des domaines ; et c'est d'un bon rapport pour leurs actionnaires, puisqu'on en retrouve plusieurs dans le classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles françaises du magazine Challenges.

Ainsi Atalian emploie des femmes de ménage, à qui le chef demande toujours de nettoyer un vestiaire de plus, de récurer des toilettes supplémentaires, de revenir parce qu'il y a un problème de remplacement, de se débrouiller pour frotter à l'huile de coude quand les produits sont rationnés, tout cela pour le smic.

C'est toujours un bonus pour leur patron, qui pointe à 380 millions d'euros dans ce classement des plus grandes fortunes

À la cantine, c'est Elior qui intervient. Ses salariés sont toujours en train de courir, de la caisse à la plonge, de la cuisine au service, toujours en souseffectif, et tout cela pour des salaires de 1 400 euros au bout de vingt ans d'ancienneté. Ce travail permet à leur patron d'afficher, lui, 660 millions d'euros de fortune personnelle. De leur côté, les gardiens d'Onet sont payés au smic. S'ils sont en service par tous les temps, dans toutes les condit ions, avec quelques majorations du fait du travail supplémentaire, cela permet à leur patron de présenter une richesse de 230 millions d'euros dans le classement de Challenges.

Dans les magasins, ce sont les salariés de Daher, passant leur journée à remplir ou à vider des caisses qui défilent sur des rouleaux, en vérifiant chaque composant, chaque référence, acheminant des chariots de pièces dans toute l'usine, ou démontant les appareils à l'expédition. Tout cela pour le smic. Ils participent ainsi à la richesse de la famille Daher qui se monte à 300 millions d'euros.

La direction d'Altran a gelé les salaires en 2014 et baissé les remboursements de frais de mission. Son patron est à l'abri du besoin, affichant une fortune personnelle de 115 millions d'euros.

Quant à Daniel Derichebourg, qui emploie des monteurs en chaîne, loue du personnel et fait sa pelote sur la précarité des travailleurs, il annonce 225 millions d'euros de fortune personnelle.

Dans le domaine de l'ingénierie, les entreprises Akka (225 millions d'euros), Alten (275 millions d'euros) ainsi que les familles des fournisseurs (Ratier Figeac, Eramet, Michelin, Lisi, etc.) sont particulièrement bien placées grâce aux bras et aux cerveaux de leur employés.

Mais le plus riche des sous-traitants est aussi numéro huit du classement national : Vincent Bolloré possède l'entreprise SDV, sous-traitante logistique d'Airbus Helicopters, située à côté de la gare de Vitrolles Aéroport. Sa fortune est passée de 89 millions d'euros à 10 milliards, entre 1996 et 2014, soit une fortune multipliée par plus de cent en dix-huit ans. Bien entendu, la fortune de Bolloré et des autres ne vient pas du seul travail de leurs salariés du site de Marignane, mais ceux-ci y contribuent.

Plus les salariés sont mal payés, plus les actionnaires sont riches ; la richesse des uns s'alimente de l'exploitation des autres, qu'ils soient magasiniers, caissières, ingénieurs ou femmes de ménage.

Partager