Ebola : Contre l'épidémie, des moyens dérisoires03/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2405.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ebola : Contre l'épidémie, des moyens dérisoires

Le virus Ebola continue de se répandre. Une autre souche du virus a fait 13 victimes en République démocratique du Congo. Au Sénégal est arrivé un malade d'origine guinéenne qui a peut-être contaminé d'autres personnes. L'épidémie, qui a débuté en Guinée au mois de mars, s'est répandue d'abord au Liberia et en Sierra Leone puis au Nigeria au mois d'août. Les trois premiers pays atteints comptent parmi les plus pauvres d'Afrique ; les systèmes de santé y sont particulièrement délabrés : un à deux médecins pour 100 000 habitants.

Cette maladie n'a rien d'une fatalité. Un des principaux spécialistes américains de maladies infectieuses, le docteur Tom Frieden, en visite en Guinée, affirme : « S'il y a quelque chose de positif avec Ebola, c'est que l'on sait exactement quoi faire. Si nous nous assurons de traiter les patients en toute sécurité, et que nous enterrons les cadavres en toute sécurité, alors Ebola sera stoppé. »

Mais pour l'instant, ces quelques mesures élémentaires semblent impossibles à prendre dans les pays les plus touchés. La protection des soignants est souvent incomplète, par manque d'information et par manque de moyens. En Guinée par exemple, les infirmières s'achèteraient elles-mêmes leurs gants et leurs combinaisons. Corruption, ignorance, violence policière et militaire aggravent encore la situation en minant l'action de ceux qui tentent de lutter contre la maladie.

Selon le président de MSF France : « Si nous continuons à fermer les frontières, à suspendre les vols internationaux et à nous contenter de regarder les Africains de l'Ouest mourir, la situation va devenir intenable. »

L'OMS vient cependant de mettre en place un plan de 490 millions de dollars et compte mobiliser 13 000 personnes. Elle prétend inverser la tendance à l'extension de l'épidémie en trois mois et la stopper en six à neuf mois.

L'épidémie n'intéressait pas grand-monde tant qu'elle était circonscrite à une zone quasiment abandonnée par les puissances occidentales. Son extension au Nigeria et au Sénégal change la donne et rend évident que la maladie pourrait se répandre beaucoup plus loin et nuire à bien des intérêts industriels et commerciaux. C'est pourquoi l'OMS comme l'ONU tirent maintenant la sonnette d'alarme et semblent passer à l'action.

On ne peut que souhaiter qu'elles parviennent à arrêter l'épidémie le plus vite possible. Mais pour bien des victimes d'Afrique de l'Ouest il est trop tard. La médecine n'existe vraiment que pour une petite partie de la population mondiale. C'est aussi vrai pour le virus Ebola que pour toutes les autres maladies.

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