Clichy-sous-Bois : Sur le circuit des politiques03/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2405.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Clichy-sous-Bois : Sur le circuit des politiques

Mardi 2 septembre, Hollande, accompagné de la ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem, est venu à Clichy-sous-Bois pour assister à la rentrée dans le tout nouveau collège Louise-Michel. Flambant neuf, présenté comme particulièrement bien équipé, doté d'un gymnase, il devrait être pourvu à terme d'une piscine à laquelle tous les habitants auront théoriquement accès.

Pour Hollande, malmené par les sondages, c'était une bonne occasion de se montrer. Sauf que le circuit devient trop fréquenté : en février 2014, François Lamy, alors ministre chargé des politiques de la Ville, était déjà venu à Clichy-sous-Bois inaugurer une agence Pôle emploi à la veille d'élections municipales difficiles pour son gouvernement. Et en janvier 2012, c'est l'ex-ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui était venu inaugurer le commissariat alors que la campagne présidentielle de Sarkozy piétinait.

Clichy-sous-Bois reste une des villes les plus pauvres de la région parisienne. En 1999 déjà, la question de la vétusté et de la dangerosité de l'ancien collège Louise-Michel (qui contenait notamment de l'amiante) avait été posée par une grève des professeurs de plusieurs mois. Quant à la présence d'une agence Pôle emploi, c'était depuis longtemps une exigence dans une ville où près d'un quart de la population est au chômage.

Alors si un équipement de plus est construit, tant mieux ! Mais cela ne compense pas les fléaux qui résultent du chômage et de la misère : mal-logement, résurgence de la tuberculose, manque de moyens de transports, échec scolaire...

Pour l'instant, c'est surtout pour le bétonneur Eiffage que l'opération sera juteuse : le site Internet du conseil général annonçait au mois de février que l'opération coûterait plus de 40 millions d'euros... seulement pour la construction du collège et de la piscine ! Le bâtiment restera pendant vingt-cinq ans encore la propriété d'Eiffage, et le conseil général n'en sera que locataire, dans le cadre du dispositif « PPP » (partenariat public privé). Le coût du loyer est resté secret, et n'a pas été communiqué aux syndicats enseignants. Et pour cause : construire par le biais des PPP coûte à terme bien plus cher au contribuable.

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