Martinique et Guadeloupe : Chikungunya, une épidémie qui aurait pu être évitée16/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2398.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Martinique et Guadeloupe : Chikungunya, une épidémie qui aurait pu être évitée

L'article suivant est extrait du journal de nos camarades trotskystes de Combat Ouvrier (UCI-Antilles).

L'épidémie de chikungunya s'étend et touche de plus en plus de personnes en Martinique et en Guadeloupe. Une sur dix a déjà été touchée et ce n'est pas fini.

La maladie est transmise par le moustique Aedes Aegypti, le même qui transmet aussi la dengue. Il prolifère dans les gîtes larvaires constitués d'eau stagnante. Tous les détritus et récipients pouvant contenir cette eau sont propices à sa naissance et à sa prolifération. Autrement dit, les quartiers insalubres, mal entretenus, sont des foyers importants. Et la population pauvre vivant dans ces quartiers est plus exposée que les autres, même si le moustique a frappé sans distinction un peu tout le monde.

Cette maladie est connue depuis déjà plusieurs années. Elle a déjà sévi à La Réunion. On en connaît donc bien les causes et les conséquences. On la surnomme « la maladie de l'homme courbé » car elle cause d'importantes douleurs articulaires. Pourtant, la prévention générale n'a pas été à la hauteur de ce qu'elle aurait dû être. Les organismes de l'État chargés de cette prévention n'ont pas assez pris la mesure de l'extension et semblent aujourd'hui dépassés par l'ampleur de l'épidémie.

Certes, il y a eu les spots radio-télévisés, les affichettes dans les aéroports, les émissions, les pulvérisations. Mais apparemment, tout cela ne suffit pas. Il aurait fallu un plan beaucoup plus ambitieux, beaucoup plus large, en faisant intervenir des équipes quotidiennement dans chaque quartier.

Il est facile de s'en prendre à la population qui ne respecterait pas les règles, qui laisse pourrir une eau sale dans ses gouttières, pots de fleurs ou autres récipients. Mais a-t-on, avant, suffisamment informé cette population, l'a-t-on suffisamment préparée ?

Force est de constater que les services de l'État ont failli. Il aurait fallu embaucher massivement des centaines de chômeurs pour aider à mettre en place une prévention bien plus sérieuse, et efficace. Les pulvérisations qui ont lieu aujourd'hui arrivent tardivement et n'empêchent nullement la prolifération de la maladie. C'est trop peu, trop tard ! [...]

Il n'y a pas de fatalité ! [...] En prenant à bras le corps une prévention efficace, oui, l'épidémie aurait pu être évitée. Et si tout le monde aujourd'hui peut l'attraper, riches comme pauvres, eh bien, l'inégalité subsiste toujours face à la maladie. En moyenne, les riches auront toujours plus de possibilités de guérir rapidement que les pauvres sans ressources. [...]

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