Mory-Ducros : Un jugement favorable aux licenciés16/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2398.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mory-Ducros : Un jugement favorable aux licenciés

Les 2 882 travailleurs licenciés il y a cinq mois de l'entreprise de transport Mory-Ducros viennent d'obtenir une satisfaction. Le tribunal administratif a annulé l'homologation du bien mal nommé « plan de sauvegarde de l'emploi » dont ils étaient victimes.

Fin 2013, le fonds financier Arcole avait déposé le bilan de sa filiale Mory-Ducros, entraînant un des plus grands plans de licenciements de ces dernières années. Grâce au soutien du gouvernement, et particulièrement du ministre Montebourg, qui avait déclaré que « 2 210 salariés repris, c'est mieux que zéro », Caravelle, maison-mère d'Arcole et spécialiste de la reprise et du dépeçage d'entreprises en difficulté, avait repris Mory-Ducros, rebaptisé Mory Global. Au passage 2 882 des 5 000 employés étaient licenciés, et par ce tour de passe-passe Caravelle effaçait 80 millions d'euros de dette.

En février dernier, une partie des travailleurs de Mory-Ducros avaient résisté au massacre de leurs emplois par une grève d'une semaine. Cependant, la fédération CFDT des transports avait signé le plan de sauvegarde de l'emploi, dans le dos des grévistes et même des militants syndicaux CFDT de l'entreprise. L'État s'était empressé d'homologuer ce plan, qui vient d'être annulé par la justice.

Malheureusement, ce jugement en faveur des licenciés ne leur rendra pas leur emploi. Il leur permettra tout au plus d'aller aux Prud'hommes pour faire reconnaître leur licenciement comme « sans cause réelle et sérieuse » et de réclamer de meilleures indemnités. Mais il reste pas mal d'obstacles sur cette route. En février, Caravelle s'était débrouillée pour que les indemnités minimales soient en partie financées par l'État. Et comme le propriétaire en titre était sa filiale, cette société financière vautour garde des cartes en main pour échapper à ses responsabilités.

2 000 travailleurs ont ainsi pu être mis sur le pavé, avec la protection de l'État. La vraie justice serait qu'ils soient immédiatement réintégrés, et les licenciements interdits !

Partager