Total les renvoyant à la CPAM et la CPAM les renvoyant à Total, et n'ayant pas vocation à être des balles de ping-pong, ils ont exigé une réunion tripartite qui a finalement eu lieu mardi 1^er juillet.

Ils exigeaient une procédure simple pour le renouvellement automatique des prothèses, le paiement des piles pour les cinq ans à chaque renouvellement, et enfin la possibilité de choisir le paiement en une fois de tous les frais de remplacement et d'entretien à venir plutôt que le paiement lors de chaque renouvellement.

Ils ont obtenu satisfaction sur toute la ligne. Total s'est même engagé à ouvrir un bureau à Toulouse avec un interlocuteur qui réglera les questions administratives dans un délai d'un mois. Jusque-là, les sinistrés devaient communiquer par mail avec un courtier parisien... De plus Total s'est engagé à mettre tout cela par écrit, et la CPAM a informé tous les audioprothésistes de la nouvelle procédure simplifiée.

Bien sûr il faudra voir si l'intendance suit et si ce dispositif, satisfaisant sur le papier, se traduit dans les faits. Car Total ne s'est pas transformé par un coup de baguette magique en une ONG bienfaitrice. Mais pour l'instant l'heure est plutôt à la satisfaction de voir que, en se regroupant, en étant solidaires et déterminés, en se donnant les moyens de se faire comprendre de l'opinion, on peut faire reculer une machine aussi puissante et aussi bien huilée que Total.

De trois en janvier, le groupe des sinistrés auditifs est passé à 25. C'est à quinze ou vingt qu'ils se réunissent toutes les semaines. Des amitiés se sont nouées, et cela va durer. Pour le prochain anniversaire de la catastrophe, ils seront nombreux à manifester au rond-point du 21-Septembre, car ils ne supportent pas l'idée de participer à une commémoration aux côtés des représentants du groupe Total, malgré les injonctions de toutes les autorités constituées.

Il n'y aura toujours pas de cérémonie unique mêlant responsables et victimes du 21 septembre 2001. L'étonnant est que, au sein des autorités, beaucoup fassent toujours mine de ne pas le comprendre.