Ambitions : Montebourg fait la promotion... de Montebourg16/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2398.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ambitions : Montebourg fait la promotion... de Montebourg

Montebourg, désormais promu ministre de l'Économie, continue à travailler, non pas tant au redressement de l'économie, mais au redressement... de son image. Et il ne ménage pas sa peine.

Devant un parterre de plusieurs centaines de personnes, il a en fait commencé sa campagne pour la future primaire socialiste, en vue de l'élection présidentielle de 2017. Dans un discours annonçant une série de mesures destinées selon lui à relancer l'économie, il s'en est pris à mots à peine couverts à Hollande, dont il est pourtant l'un des ministres, accusant sa politique d'être trop conformiste. Comme quoi les injonctions du chef de l'État et du Premier ministre pour établir une façade d'unité gouvernementale n'ont guère été opérantes.

Parmi les mesures qu'il se propose de mettre en oeuvre, Montebourg évoque la remise en cause de situations qu'il considère comme privilégiées. Qu'on se rassure, il ne s'agit nullement de remettre en question les avantages du grand patronat. Choses promises, choses dues, les 50 milliards annoncés dans le cadre du Pacte de responsabilité ne sont pas annulés. Montebourg reproche seulement que ces milliards soient mal répartis. Il vise, dit-il, à réviser certaines niches dont bénéficient quelques corporations : huissiers, pharmaciens, taxis. Un projet qui n'est pas nouveau et qu'on nous ressort périodiquement et qui reste, à chaque fois, sans effet.

En sera-t-il autrement cette fois-ci ? On peut en douter. Mais de toute façon, cela ne contribuera pas à améliorer la situation de la population laborieuse. Les huissiers, notaires et autres pharmaciens sont loin certes d'être les plus à plaindre, mais ils ont de puissants moyens de se faire entendre et les mesures annoncées sont encore loin d'être prises. Ils ont souvent la possibilité de répercuter sur leurs clients les éventuelles pertes qu'on leur imposerait. Ce serait donc, en fin de boucle, une fois encore les classes populaires qui feraient les frais de ces décisions gouvernementales, si elles voyaient le jour.

Dans cette affaire, ce qui soucie Montebourg n'est pas tant que pharmaciens, huissiers et autres soient trop bien lotis, c'est que l'ambitieux ministre puisse se mettre en évidence, afin de sortir du lot des prétendants.

Ils sont déjà nombreux dans la course. Mais les travailleurs n'ont pas à miser sur le futur gagnant car ce serait eux, à coup sûr, les perdants. Le monde du travail doit se battre sur un tout autre terrain, celui de la lutte de classe, et sans patienter jusqu'à 2017.

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