Le Sovaldi, du laboratoire Gilead, tout nouveau traitement contre l'hépatite C, est vendu à un prix tellement exorbitant que des institutions européennes, pourtant très complaisantes vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique, se sont senties obligées de réagir.

À 19 000 euros la boîte, 50 000 euros la totalité du traitement, la facture est particulièrement salée pour la Sécurité sociale, qui rembourse le médicament. Mais dans le cadre de l'autorisation temporaire d'utilisation, le prix des médicaments est libre, et le laboratoire américain Gilead ne fait qu'en profiter ouvertement.

En France, 230 000 personnes sont atteintes de l'hépatite C, et il y a 5 000 nouveaux cas chaque année. Ces nouvelles molécules permettraient une meilleure prise en charge des malades, notamment grâce à la diminution des effets secondaires. Mais comme pour n'importe quelle entreprise capitaliste, le but de Gilead est avant tout de faire des profits, et ce laboratoire coté à la Bourse américaine en fait beaucoup.

En 2011, Gilead a acheté, pour la modique somme de 11 milliards de dollars, la société Pharmasset, société qui a justement découvert la molécule revendue aujourd'hui à prix d'or. Gilead n'a donc même pas eu à débourser le coût des recherches. Il n'a eu qu'à mettre assez d'argent sur la table pour en récolter les fruits. Et cela rapporte d'autant plus que, d'après le directeur de l'Agence nationale de recherche contre le sida et les hépatites, le coût de fabrication du Sovaldi s'élèverait à 250 dollars pour tout le traitement.

Pour Gilead, comme bien d'autres laboratoires pharmaceutiques, vider les caisses de la Sécurité sociale et les poches des assurés pour assurer leurs dividendes, c'est considéré comme un droit naturel. Et ce ne sont pas les froncements de sourcils de quelques ministres européens qui vont y changer grand-chose.