Intermittents : La lutte continue16/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2398.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Intermittents : La lutte continue

Un temps ralentie après la grève des cheminots, la mobilisation des intermittents du spectacle contre le durcissement de leurs règles d'indemnisation se poursuit.

De nombreux festivals sont perturbés : les Francofolies de La Rochelle, Montpellier Danse, Uzès Danse, le Festival de Marseille, le Festival Rio Loco de Toulouse...

Mais le point de mire de cette mobilisation est le Festival d'Avignon, un festival « perturbé et militant » selon le collectif du festival. Ainsi, dès le 3 juillet, des intermittents entraient dans un supermarché de la ville et sortaient sans payer, apportant le contenu de leurs caddies à des SDF. Le 4 juillet, les intermittents votaient la grève à une large majorité, retardant l'ouverture du festival.

Le 7 juillet, plus d'une centaine de compagnies du festival « Off », festival parallèle au festival officiel, ont elles aussi voté la grève, alors qu'elles se saignent pour participer au festival. Les grévistes ont occupé le village du Off, dénonçant une gestion plus qu'opaque, qui rançonne les petites compagnies. Ainsi, un créneau de une heure trente dans une salle d'une cinquantaine de place coûte 5 000 euros pour les trois semaines de festival ! Les compagnies en grève ont reçu le soutien des compagnies belges, en grève elles aussi, qui ont dénoncé le nouveau statut d'artiste en Belgique.

La manifestation du 12 juillet a rassemblé 3 000 personnes. Ce jour-là, les intermittents du « In », le festival officiel, votaient à 65 % pour la grève. Certaines compagnies du Off remettaient ça elles aussi, malgré la catastrophe financière que cela représente pour elles.

Si des spectacles se tiennent, l'ambiance est à la lutte, à la discussion : les journées sont ponctuées de débats, prises de paroles, manifestations, actions, distributions de tracts... Des banderoles réclament la « séparation du Medef et de l'État », et en appellent à la convergence des luttes contre la précarité et l'austérité. Le journal de la lutte, intitulé Interluttants, est vendu à prix libre pour alimenter la caisse de grève. De nombreux intermittents ou compagnies non-grévistes versent leurs salaires ou leurs recettes à la caisse de grève. Malgré la propagande déversée contre les intermittents, de nombreux spectateurs arborent des affichettes « spectateur solidaire ». Les officiels, notamment les politiciens de gauche, sont chahutés et pris à partie par les grévistes.

À l'annonce de la venue de la ministre de la Culture, Aurélie Philipetti, les intermittents en lutte ont clairement fait savoir qu'ils l'attendaient de pied ferme... À Avignon, on danse, on chante, on joue, mais surtout on lutte !

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