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- Lutte ouvrière n°2398
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Dans les entreprises
PSA Peugeot Citroën - Mulhouse : Après les mensonges de Varin, ceux du PDG Carlos Tavares
Cette échéance fixée par la direction est surtout là pour faire passer l'idée auprès des travailleurs qu'il n'y aurait pas à s'inquiéter : l'avenir de l'usine serait assuré pour les prochaines années, et au-delà. Elle a accompagné cette annonce de celle du lancement d'un nouveau véhicule, prévu en 2016, là aussi pour tenter de rassurer le personnel.
Mais on peut tourner le problème dans tous les sens, rien n'y fait : passer de deux chaînes de production à une seule, et de quatre lancements ces quatre dernières années à un seul prévu pour les trois prochaines, cela fait une sacrée différence.
Et, en réalité, ce monoflux risque d'être d'actualité bien avant 2020 : dès l'an prochain, la première ligne sera arrêtée en vue d'être « modernisée », et la production des trois modèles actuels (Citroën C4 et DS4, Peugeot 2008) rapatriée sur la seconde ligne. Puis, en 2016, la première devrait être redémarrée pour le nouveau modèle... tandis que rien ne garantit l'avenir de la deuxième chaîne de montage jusqu'en 2020.
Alors que la direction a la volonté de supprimer la moitié des capacités de production de l'usine, cela ne l'empêche pas de dire que le monoflux va permettre de pérenniser les emplois. Il faut pourtant une bonne dose de culot pour l'affirmer : avec deux lignes de montage, la direction a liquidé en moyenne 500 emplois par an sur les quinze dernières années. Ainsi, de 15 000 travailleurs, nous sommes passés à 7 500. Alors quel impact aurait la suppression d'une chaîne qui emploie aujourd'hui un millier de salariés, sans compter les sous-traitants ?
Dans les ateliers, la direction - avec l'aide de plusieurs syndicats - a martelé que les investissements prévus et le futur lancement nous mettraient « à l'abri ». Évidemment pas à l'abri des mensonges : la récente fermeture d'Aulnay, et surtout le fait que pendant plus d'un an la direction centrale de PSA ait affirmé que cette fermeture n'était pas d'actualité, doit nous rendre à juste titre méfiants vis-à-vis des annonces et des prétendues garanties du patron. Et surtout, quels que soient ses projets et les attaques qu'ils comportent, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes et sur notre force collective pour défendre nos emplois et nos salaires.