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- Lutte ouvrière n°2398
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Dans les entreprises
Maintenance RATP : Débrayage victorieux contre une sanction
La direction reprochait à un travailleur d'avoir laissé échapper accidentellement une porte dans un escalator et d'avoir endommagé celui-ci. Personne n'imaginait que cela pouvait entraîner une sanction. Les responsables les plus proches n'en demandaient d'ailleurs pas et c'est suite à l'intervention de cadres que ce travailleur a reçu le jeudi 3 juillet une convocation pour un entretien préalable à une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement !
Tout le monde s'est senti concerné car c'est toute la journée qu'il faut faire de la manutention, souvent au milieu des voyageurs, avec les risques que cela comporte. Et le fait d'être de moins en moins nombreux pour faire de plus en plus de choses ne rend pas les choses plus faciles.
Dès le lendemain matin, sans attendre un préavis de grève, les travailleurs de l'équipe concernée, qui s'occupe des péages, ont décidé de ne pas partir sur les chantiers extérieurs prévus. Ceux de l'équipe des escaliers mécaniques les ont rejoints, suivis par ceux de l'équipe des téléphones et des vidéos. Finalement personne, à la Défense, n'est sorti. Certains ont averti par téléphone ceux qu'ils connaissent dans les autres centres et dès 8 heures du matin des travailleurs de l'équipe des péages de la gare de Lyon rejoignaient la Défense. On arrivait ainsi à une centaine de grévistes.
Prévenus par téléphone, plusieurs travailleurs déjà partis sur les chantiers ont rebroussé chemin. D'autres appelaient pour en savoir plus.
La direction, très surprise de la rapidité de la réaction, tentait de rassurer et demandait à recevoir une délégation. Il lui fut répondu qu'il n'y avait rien à discuter et que le travail ne reprendrait que quand elle aurait annulé toute menace de sanction. Un langage suffisamment clair pour qu'à 9 h 15 la direction annonce qu'elle abandonnait toute sanction.
Les grévistes se sont félicités de la solidarité qui a joué entre les travailleurs de différents services alors qu'ils ne se connaissaient que très peu. Une vingtaine de travailleurs ont pu, en quelques dizaines de minutes, mettre au courant plusieurs centaines de leurs camarades. Et les obstacles à la mobilisation que sont les différences entre métiers, l'éparpillement des centres de maintenance, le fait que certains partent directement de chez eux sur les chantiers sans voir les autres, ne pèsent pas lourd quand tous sont prêts à s'y mettre.
Une leçon à méditer.