Cinq ans de RSA : Toujours plus d'allocataires05/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2392.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cinq ans de RSA : Toujours plus d'allocataires

Cinq ans après la création du RSA, ce « revenu de solidarité active » qui remplaçait le RMI et était censé faire reculer la misère et favoriser le retour à l'emploi, près de 5 millions de personnes entre les allocataires et leurs familles, doivent vivre sur cette allocation d'à peine 500 euros par mois (pour une personne seule).

Le nombre d'allocataires augmente année après année, nourri d'un flot de chômeurs toujours plus nombreux qui ont épuisé leur droit au chômage. Mais c'est aussi de plus en plus des travailleurs avec un emploi (six des allocataires sur dix) qui obtiennent avec le RSA un maigre complément à des salaires de misère. Et pourtant les chiffres sont loin de refléter la montée de la pauvreté : la moitié de ceux qui auraient droit au RSA n'en bénéficiant pas.

C'est sous la présidence de Mitterrand que le RMI avait été créé, rebaptisé RSA sous celle de Sarkozy pour être étendu aux salariés les plus pauvres. Officiellement, il s'agissait de favoriser le retour au travail. Mais le RSA ne donne aux travailleurs réduits à la misère que le droit de toucher juste de quoi survivre. Le RSA a été un moyen pour imposer aux travailleurs des postes à temps partiel, de plus en plus précaires et payés le moins possible, en leur versant un petit complément. Le patronat n'y a vu que des avantages. La précarisation de l'emploi et la baisse de tous les salaires en ont été facilitées mais les patrons n'ont pas pour autant embauché. Au contraire, les licenciements ont continué, accompagnés d'une aggravation des conditions de travail et d'une précarité grandissante pour tous ceux qui gardent un emploi.

À défaut de changer la réalité, on peut toujours la débaptiser, comme lorsque le RMI est devenu RSA. À quand la prochaine appellation ?

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