La révolte de Taksim de mai-juin 2013, qui avait débuté par un mouvement d'opposition à la destruction du parc de Gezi, au centre d'Istanbul, qui visait à remplacer les arbres par un centre commercial, avait mobilisé plusieurs millions de personnes à travers tout le pays contre le gouvernement d'Erdogan.

Son premier anniversaire, le 31 mai, a rassemblé cette fois plusieurs dizaines de milliers de personnes. Pourtant, le gouvernement avait proféré force menaces et interdictions visant toutes les manifestations prévues. À Istanbul, le gouvernement avait mobilisé plus de 25 000 policiers et plus de 50 blindés. Mais de nombreux manifestants, jeunes en particulier, ont bravé les imposantes forces de répression pour descendre dans la rue, partout, jusque dans de petites villes.

En effet, malgré les arrestations, les charges de la police et les lacrymogènes, des milliers de personnes ont exprimé, une fois de plus, leur opposition au gouvernement de l'AKP, le parti d'Erdogan, reprenant en choeur les slogans de l'année dernière : « Ce n'est qu'un début, continuons le combat », « Her yer Taksim, her yer mücadele » (Partout Taksim, partout la lutte).

Plusieurs centaines de personnes auraient été arrêtées, notamment à Istanbul et à Ankara, pour la plupart relâchées par la suite. Mais les jeunes manifestants ont montré que le gouvernement de l'AKP ne les impressionne plus vraiment.