Seita - Carquefou (Loire-Atlantique) : Pour sauver leurs emplois Les salariés toujours mobilisés05/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2392.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Seita - Carquefou (Loire-Atlantique) : Pour sauver leurs emplois Les salariés toujours mobilisés

Depuis l'annonce de la suppression du site de Carquefou, près de Nantes, où 327 emplois sont menacés, la riposte s'organise dans cette usine de fabrication de cigarettes de la Seita, rachetée en 2008 par le groupe anglais Imperial Tobacco, un des plus gros trusts mondiaux du tabac.

Les travailleurs multiplient les actions pour faire connaître leur lutte et leur écoeurement de se voir mettre à la porte. C'est la seconde, voire la troisième fois pour un certain nombre d'entre eux venant de Metz et de Lille et qui ont accepté les mutations successives. Que l'on produise du tabac ou quoi que ce soit d'autre, il est inacceptable d'être traité ainsi.

La tension est montée d'un cran, la veille du week-end de l'Ascension, lorsque, pour la énième fois, des cadres et des huissiers sont venus faire pression sur les travailleurs pour qu'ils reprennent la production car, en plus des arrêts maladie, une centaine, ceux qui viennent à l'usine n'ont pas le coeur à l'ouvrage et rien ne sort. De plus, au milieu des ateliers trône toujours le « trésor de guerre » de près de 7 500 cartons, soit plus de 200 000 cartouches de cigarettes, ce qui correspond à 12 millions d'euros à la vente.

Les fiches de paye de mai ont aussi mis le feu aux poudres, avec des retenues sur salaire de 500 à 700 euros pour « absences non autorisées ». Mercredi 28 mai dans l'après-midi, les salariés présents ont décidé de retenir dans son bureau le directeur de l'usine, mais aussi le coordinateur des ressources humaines et les responsables de production ainsi que deux autres cadres. L'objectif était de faire lever les sanctions financières et de mettre un terme aux pressions jugées insupportables. Finalement, les cadres ont été libérés sans qu'un accord ait été trouvé entre les salariés et la direction. Celle-ci a décidé alors de fermer l'usine le vendredi 30 mai, pour « remettre en état les locaux » et une fermeture exceptionnelle du site le lundi 2 et le mardi 3 juin, deux jours qui seront payés.

Dimanche matin 1er juin, devant les grilles de l'usine, environ 150 salariés regroupés en assemblée générale décidaient d'occuper les pourtours du site, craignant que la direction ne mette à profit ces deux jours de fermeture pour évacuer leur trésor de guerre. Aucun camion ne doit entrer ou sortir. Un feu de palettes brûle en continu jour et nuit et sur les murs de l'usine, sur les routes d'accès fleurissent des slogans et peintures contre les patrons voyous et les actionnaires. Sur une banderole accrochée dans les arbres surplombant la route passant devant l'usine, on peut lire « Gouvernement de m..., vive la révolution ».

Une rencontre était prévue le 3 juin à la préfecture de Nantes et une autre le lendemain avec le commissaire chargé du redressement productif dans la région. En attendant la réouverture de l'usine le 4 juin, les salariés continuaient la lutte, plus déterminés que jamais à faire payer cher à la direction sa décision de fermer l'usine de Carquefou.

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