Les entreprises telles que GDF Suez, Direct énergie, ERDF, etc. coupent de plus en plus souvent le gaz et l'électricité qu'elles fournissent à leurs abonnés. C'est ce qu'indique le dernier rapport du médiateur national de l'énergie. Rien qu'au premier trimestre 2014, 60 000 abonnés se sont vu couper l'électricité, tandis que pour 87 000 autres la puissance était réduite à 3 kWh.

D'une part, ils sont de plus en plus de gens à avoir du mal à payer leurs factures : 15 % des abonnés en 2013, contre 11 % en 2012. Comment en serait-il autrement ? D'un côté, les tarifs du gaz et de l'électricité ne cessent d'augmenter (+10 % entre l'été 2012 et la fin 2013). De l'autre, le chômage progresse et le pouvoir d'achat se dégrade. Au total, 8 millions de personnes seraient en « précarité énergétique », c'est-à-dire qu'elles dépensent au moins 15 % de leurs revenus pour des dépenses d'énergie qu'elles ont du mal à assurer.

Résultat : les coupures se multiplient. Il y en a eu ainsi 580 000 en 2012. Dans leurs méthodes, les opérateurs sont sans scrupules. Le médiateur et la presse ont rapporté plusieurs cas d'abonnés ayant proposé sans succès un échéancier pour solder leurs dettes, voire dont l'énergie a été coupée alors qu'ils avaient réglé leurs arriérés.

La déréglementation de l'énergie avait été présentée comme bénéfique pour les usagers. Son seul objectif était en réalité d'offrir un marché à des requins, aujourd'hui pas gênés de couper l'électricité ou le gaz aux clients qui ne leur semblent pas assez rentables.