Le « danger djihadiste » et d'où il vient05/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2392.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le « danger djihadiste » et d'où il vient

La police a arrêté à Marseille Mehdi Nemmouche, l'homme qui aurait froidement assassiné quatre personnes au musée juif de Bruxelles le 24 mai. Il aurait séjourné dans des groupes islamistes en Syrie, après sa conversion en prison et une brève carrière de petit délinquant.

Aux dires du ministre de l'Intérieur, plusieurs centaines de personnes auraient suivi le même chemin vers les camps d'entraînement djihadistes et représenteraient un danger à leur retour en France. La seule chose certaine en la matière est le drame de familles qui ont vu leurs enfants changer, attirés par une idéologie réactionnaire, avant de disparaître pour aller faire le coup de feu en Syrie. Et il était possible que l'un d'entre eux applique en Europe les mêmes méthodes d'assassinat et de terreur apprises au Moyen-Orient et ailleurs.

Contre ce phénomène, le gouvernement est évidemment impuissant et les mesures mises en place ne serviront à rien, sinon à donner l'impression qu'il agit. Rétablissement de l'autorisation de sortie du territoire pour les mineurs, surveillance des réseaux Internet, prêches et affichages antiterroristes dans les mosquées, surveillance accrue des prisonniers, conseils aux parents pour déceler une attirance intégriste chez leurs enfants et numéro vert pour se faire conseiller n'empêcheront aucun jeune de rejoindre les groupes djihadistes s'il est décidé à le faire.

Cependant, si des jeunes sont attirés par le prétendu « djihadisme », le gouvernement et l'État y sont aussi pour quelque chose. La dégradation de la situation sociale dans les quartiers populaires, l'abandon des activités collectives et des services sociaux ne sont pas sans conséquence pour une partie de la jeunesse.

La floraison des nationalismes de tout poil, à commencer par le nationalisme français sous toutes ses formes, encourage évidemment tous les préjugés du même ordre, dont l'antisémitisme. La révérence désormais obligatoire devant la religion favorise tous les obscurantismes et toutes les surenchères en la matière.

Quant à la question particulière du terrorisme en Syrie, et donc du parcours de Nemmouche, il faut se souvenir que le gouvernement français lui-même, pressé de favoriser tout ce qui pouvait affaiblir le gouvernement Assad, a favorisé le développement des groupes djihadistes. Les services français les ont protégés, financés, voire formés pour qu'ils servent contre le régime syrien. Ces groupes ont donc eu les moyens d'exister, de se faire de la publicité sur Internet et de recruter, y compris peut-être Mehdi Nemmouche.

Les États impérialistes fabriquent et entretiennent des conflits tout autour de la planète. Pour les mener, ils forment et financent des chiens de guerre, avec ou sans uniforme, capables de tuer, de torturer, de violer. Ils les recrutent évidemment parmi les paumés, les désespérés, les faibles d'esprit et, au premier chef, les voyous peu regardants sur les moyens pour se faire une place. Ils s'appuient sur des groupes terroristes d'inspiration nationaliste ou religieuse, qui parfois se retournent contre eux. Le plus tristement célèbre fut Ben Laden, formé par la CIA pour les besoins de la lutte contre les Russes en Afghanistan, puis organisateur de l'attentat contre le World Trade Center et enfin exécuté par les services américains.

Cela n'empêche pas les services des États impérialistes de poursuivre la même politique, avec, on le voit aujourd'hui, les mêmes résultats.

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