Continental : Encore deux condamnations pour le groupe05/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2392.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental : Encore deux condamnations pour le groupe

Successivement, les 22 et 27 mai, la direction du groupe Continental a reçu deux nouveaux camouflets judiciaires dans le bras de fer qui l'oppose à ses salariés.

Le 22 mai, la cour administrative d'appel de Douai a confirmé le jugement du tribunal administratif d'Amiens de février 2013, qui avait déclaré illégaux la fermeture de l'usine de Clairoix dans l'Oise en 2009 et les 1 113 licenciements qui l'avaient accompagnée. Elle a réaffirmé qu'il n'y avait aucune cause économique à ce licenciement décidé par la direction internationale du groupe, qui est toujours resté bénéficiaire. La justice administrative ayant le monopole de juger le licenciement des représentants du personnel, la cour a confirmé l'annulation de la décision du ministère du Travail autorisant les licenciements de délégués.

Le 27 mai, c'est cette fois la cour d'appel d'Amiens qui a rejeté l'appel de Continental, qui avait été condamné par le conseil des prud'hommes de Compiègne pour discrimination syndicale à l'encontre de Xavier Mathieu. Elle avait refusé de réintégrer ce militant et dirigeant de la lutte contre la fermeture sur le site de Clairoix, après l'annulation de son licenciement par le tribunal administratif.

Il faut ajouter à cela le démarrage de deux enquêtes lancées par les procureurs de Compiègne et de Toulouse, avec des auditions menaçant aussi la direction de Continental, se rapportant à des délits d'entrave relevés par les inspecteurs du travail à l'encontre de la société.

Bien sûr, les patrons de Continental, qui avaient plié devant la mobilisation des travailleurs, voudraient bien aujourd'hui reprendre la main et faire oublier leur faiblesse passée. En attendant, ils amassent des milliards (558 millions de dividendes, + 28 %, distribués aux actionnaires) pendant qu'ils baissent les rémunérations du personnel. Au premier trimestre 2014, les résultats dépassent de 20 % les espérances des dirigeants du groupe.

Il y a déjà d'autres rendez-vous. Les salariés restent mobilisés pour la prise en charge des 460 salariés de Clairoix encore à Pôle emploi. Le jugement des prud'hommes concernant près de 700 salariés doit venir le 30 septembre à Amiens. Et le fait que des travailleurs restent mobilisés, à Clairoix certes, mais aussi dans d'autres usines, en refusant de se plier à ces diktats, est un encouragement pour tous à résister à l'injustice.

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