Le pacte de responsabilité : Un vol à grande échelle05/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2392.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le pacte de responsabilité : Un vol à grande échelle

Il est faux de croire que le gouvernement PS passe son temps uniquement à prendre des claques aux élections, à envoyer les gendarmes dans des camps roms et à se pourlécher de mille-feuille territorial. Non, il travaille. La preuve, le ministère des Finances vient d'envoyer aux parlementaires le détail des baisses de cotisations patronales prévues par le pacte de responsabilité.

Ce sera donc 9 milliards d'euros de cadeaux en 2015, 16 milliards en 2016 et 18 milliards en 2017 et les années suivantes. Pour l'instant, le gouvernement n'a pas encore imaginé comment il compensera ces sommes dans les budgets sociaux. Il a simplement prévu de geler les retraites supérieures à 1 200 euros, les prestations familiales, les aides au logement et les pensions d'invalidité. Cela simplement pour bien marquer qu'il s'agit de prendre aux travailleurs pour donner au patronat, parce que cela ne suffira pas, et de loin, à compenser le manque à gagner.

Le pacte de responsabilité comprenait, on a tendance à l'oublier, des obligations du côté patronal, du moins en principe. Évidemment, les cadeaux aux patrons sont à effet immédiat et les compensations sont en cours de négociation. Cela ne va pas vite et même la CFDT, qui avait signé le pacte des deux mains et s'emploie depuis à « négocier », trouve que le patronat exagère, exige toujours plus et ne veut rien donner. Laurent Berger, son secrétaire général, va jusqu'à dire que, si les patrons ne commencent pas à discuter vraiment d'ici juillet, il demandera au gouvernement de revenir sur les cadeaux. Mais il n'y a pas là de quoi faire trembler le Medef.

En attendant, dans les dizaines de milliards de profits distribués par les entreprises à leurs actionnaires, une bonne partie viennent directement des cadeaux faits par l'État. Sans parler des salaires en baisse, des pensions bloquées, des retraites écorchées, des prestations diminuées, des chômeurs laissés sans ressources et de toutes les difficultés supplémentaires imposées au monde du travail.

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