Turquie : Après la catastrophe minière de Soma05/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2392.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Turquie : Après la catastrophe minière de Soma

Après la mort de 301 mineurs, et sans doute plus, à la mine de Soma le 14 mai, les manifestations de protestation ont continué en Turquie et le scandale reste à l'ordre du jour des médias. Ceux qui sont au service du gouvernement d'Erdogan ont d'abord cherché à le dédouaner, lui et ses amis capitalistes gestionnaires de la mine, tandis que ceux liés à l'opposition soulignaient ses responsabilités, non sans hypocrisie. Mais c'est bien d'assassinat qu'il faut parler car, si dans cette mine de charbon les mesures de sécurité les plus élémentaires avaient été prises, aujourd'hui les mineurs seraient encore en vie.

Au lendemain de l'accident, une bonne partie des médias ont menti sans vergogne, expliquant que la mine de Soma était une mine modèle, que toutes les mesures de sécurités étaient prises, que les inspections de sécurité étaient effectuées en temps et en heure, qu'il n'y avait pas de sous-traitance. Erdogan parlait de « fatalité ». Mais on a vite su que le patron mentait. L'explosion n'était pas due, comme il avait été dit, à l'incendie imprévisible d'un transformateur. Depuis des jours, des mineurs attiraient l'attention sur l'élévation de la température dans la mine et sur celle du taux de monoxyde de carbone dans l'atmosphère. Pourtant, malgré le niveau du danger largement dépassé, la mine n'a pas été évacuée : il fallait continuer à battre les records de production.

Le gouvernement Erdogan a dû faire volte-face et a décidé l'arrestation des responsables de la société minière. Les mineurs morts ont été déclarés « héros nationaux » et des compensations financières ont été promises. Mais rien n'est pour autant réglé. Dans cette zone rurale où l'agriculture elle-même n'offre plus de débouchés, la mine est le seul emploi possible. Les patrons prendront-ils les mesures nécessaires pour y assurer une véritable sécurité ? Rien ne l'indique, à moins que les travailleurs ne les y contraignent.

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