L'extrême droite dans la rue : Un danger pour le mouvement ouvrier29/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2374.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'extrême droite dans la rue : Un danger pour le mouvement ouvrier

Dimanche 26 janvier, ils étaient 17 000 selon la police - plus de 100 000 selon les organisateurs - à manifester contre Hollande. Leur parcours dans les rues de Paris s'est terminé par des affrontements violents avec les CRS, une vingtaine de blessés et 250 passages au poste.

Les organisateurs étaient des « anonymes » mais leur étiquette « Jour de colère », allusion transparente à la colère divine, révélait des organisations, ultracatholiques pour la plupart, en tout cas d'extrême droite. C'était un mélange hétéroclite de « bonnets rouges », de petits artisans et commerçants antitaxes, de « contribuables en révolte », « anti-magouilles » mais aussi « anti-immigration massive », de militants contre le droit à l'avortement, d'antimariage pour tous, comme ceux du Printemps français. Et Dieudonné, absent du défilé, avait jugé bon d'y appeler ses partisans, ce qui ne laisse aucun doute, s'il en était besoin, sur ses sympathies pour l'extrême droite.

La manifestation rassemblait une partie de l'extrême droite la plus radicale, celle qui prétend regrouper autour d'elle les militants les plus déterminés, ultranationalistes, défenseurs de la petite propriété, de la famille, des « valeurs de l'Occident chrétien » contre tout ce qui est « étranger », « immigré » et... ouvrier. Des propos antisémites et islamophobes ont été tenus comme dans chacun de ces rassemblements.

Ces courants réussissent à mobiliser, même si, aujourd'hui, ils ne sont pas encore un parti homogène et influent comme le sont d'autres organisations d'extrême droite en Hongrie ou en Grèce. Ils pourraient le devenir, eux ou d'autres organisations similaires.

La France a connu des périodes où l'extrême droite se développait, dans les années 1930 par exemple. À l'époque, des ligues fascistes prospéraient sur une démagogie raciste, antisémite, antiparlementaire. Mais ce qui a marqué cette période, plus que l'expression de ces idées réactionnaires, c'est l'existence d'un puissant mouvement ouvrier qui seul a pu un temps faire barrage à l'extrême droite. Cette période fut celle des grandes grèves de 1936, année de réels espoirs. C'est avec de telles mobilisations que les travailleurs doivent renouer, seul moyen d'ailleurs d'attirer à eux toute une partie de la population déboussolée par la crise. C'est possible et nécessaire.

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