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Maroc : Une loi contre les violeurs
Le 22 janvier, les députés marocains ont voté un amendement au code pénal pour que les auteurs de viol ne puissent plus échapper à la prison lorsque leur victime était mineure. Selon la loi en vigueur, il leur suffisait pour cela de l'épouser. Pour ne pas « subir le déshonneur », la famille de la jeune fille choisissait de passer le viol sous silence et de proposer un arrangement entre familles, contraignant la jeune fille mineure à un mariage avec son agresseur. Celle-ci subissait de fait une double peine, d'abord en ayant été violée, ensuite en se retrouvant enchaînée par le mariage à son agresseur.
À l'origine de l'amendement qui ne permet plus cette échappatoire se trouve le suicide en mars 2012 d'Amina Al Filali, une jeune fille de 16 ans qui, pour fuir un mari brutal qui lui avait été imposé, avait préféré en finir avec la vie en avalant de la mort-aux-rats. Sa mort avait suscité une émotion dansle pays, s'étendant au-delà des femmes et des hommes qui avaient manifesté leur colère et réclamé la suppression de cet article du code pénal.
Le vote des députés marocains est un premier pas. Mais il en reste bien d'autres à faire, dans ce pays où une femme sur six avouait en 2011 avoir été victime de violences et où, par exemple, on peut lire dans le code de la famille, d'inspiration islamiste, que la décision du juge autorisant le mariage d'une mineure n'est susceptible d'aucun recours.