Espagne : à Madrid, retrait de la réforme sur la santé : Un encouragement pour ceux qui disent non29/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2374.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : à Madrid, retrait de la réforme sur la santé : Un encouragement pour ceux qui disent non

Lundi 27 janvier, Ignacio Gonzalez, le président du gouvernement de Madrid dirigé par le Parti populaire (PP), a annoncé qu'il renonçait à son plan de privatisation des six hôpitaux publics de Madrid. Le plan avait déjà fait l'objet d'une décision juridique du tribunal superior de justice de Madrid qui avait suspendu son application.

La nouvelle décision du même tribunal de prolonger cette suspension a conduit les dirigeants du Parti populaire à abandonner purement et simplement le projet. Celui-ci avait suscité plusieurs mobilisations parmi le personnel du secteur hospitalier et les patients, qui considéraient cette réforme comme un dramatique pas en arrière.

Ces décisions ont été ressenties comme un succès par tous ceux qui, depuis plusieurs mois, luttent à Madrid contre ce projet. Et aussi par tous ceux et toutes celles qui, dans les diverses régions, ont rejeté et rejettent des projets semblables. Ces mobilisations, désignées sous le nom de « vague blanche », avaient en effet entraîné (et entraînent toujours) des milliers de personnes des classes populaires, de larges secteurs du personnel de santé ainsi que de nombreuses autorités du monde médical et des responsables du secteur hospitalier. L'affaire de Madrid était d'autant plus symbolique que la privatisation touchait six hôpitaux publics récents et réputés pour la qualité de leurs compétences dans des secteurs de pointe. La pression a fait que des responsables du PP se sont désolidarisés de la réforme. Mais l'essentiel c'est que cette décision montre qu'il est possible d'imposer des reculs à un gouvernement qui se veut fort et inflexible. À une plus petite échelle, le recul des autorités, à Burgos, face aux mouvements de protestation de la population d'un quartier populaire, le Gamonal, a été également ressentie comme un encouragement par ceux qui ne veulent plus laisser faire. C'est par des manifestations et des affrontements musclés avec la police que les familles et les jeunes du quartier ont obtenu le retrait d'un projet de construction d'un boulevard inutile aux habitants... mais prometteur pour les marchands de béton. Les travaux entraînaient des dépenses exorbitantes imposées par une administration corrompue. La colère et la ténacité des habitants ont fait reculer les autorités au point qu'un grand nombre de poursuites judiciaires visant les manifestants ont été annulées.

Le gouvernement de Madrid ayant reculé sur sa réforme de la santé, beaucoup pensent qu'il est important maintenant que le gouvernement central annule sa réforme concernant la remise en cause du droit à l'avortement. Et il y a toutes les raisons de penser que les manifestations prévues seront amples. La situation est telle qu'elles peuvent se développer sur de nombreux terrains dans les classes populaires : contre le chômage, la précarité et la baisse générale du niveau de vie dans les secteurs les plus touchés par le chômage.

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