Snecma - Villaroche (Seine-et-Marne) : Grève contre des sanctions29/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2374.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma - Villaroche (Seine-et-Marne) : Grève contre des sanctions

À la Snecma Villaroche, un atelier de réparations moteurs, anciennement rattaché à Snecma services Saint-Quentin-en-Yvelines, est en grève depuis le vendredi 17 janvier. La totalité de la trentaine de salariés a cessé le travail pour s'opposer à une procédure disciplinaire envers deux chefs du secteur, l'un des deux étant menacé de licenciement. Ce que la direction leur reproche au fond, c'est d'avoir été trop arrangeants avec les ouvriers.

C'est un atelier où les heures réelles effectuées pour pouvoir sortir les moteurs à temps varient énormément. Or il y a un logiciel de gestion des horaires sur l'ensemble des usines Snecma, appelé Gestor, aux règles contraignantes et compliquées. Alors, dans cet atelier comme ailleurs, les salariés qui rentrent eux-mêmes leurs heures et les chefs qui les valident doivent se livrer à des acrobaties arithmétiques. Mais la direction, alors que le travail sort correctement, accuse les chefs de n'avoir pas respecté scrupuleusement la procédure, ce que les grévistes ont dénoncé par leur slogan « Avec Gestor, cherche pas, t'as tort ».

Ce qu'elle veut en réalité, c'est sanctionner fort pour que ça serve d'exemple à la Snecma : cela vise, non pas les chefs, mais tous les salariés.

Dans tous les centres Snecma et les filiales, la direction veut imposer un tour de vis supplémentaire. Il y a peu, à l'usine de Corbeil, c'est un jeune travailleur qui a été licencié pour un simple petit accrochage verbal avec un chef, lequel avait pourtant une bien mauvaise réputation.

Conscients que tous sont concernés, les grévistes ne sont pas restés enfermés dans leur secteur. Ils se sont adressés aux 5.000 autres travailleurs du centre en allant tous ensemble distribuer un tract devant le restaurant.

Après plus d'une semaine de grève, la direction était toujours aussi arrogante. Mardi 28, à l'appel des grévistes, plus de 150 travailleurs de l'équipe du matin ont débrayé en solidarité. Entourés de leurs camarades, les grévistes sont allés dire au directeur de l'usine ce qu'ils pensaient de ces méthodes. Ce dernier n'avait pas l'air très à son aise devant les sifflets, les huées et les « menteur ! » qui volaient autour de lui.

Finalement, la direction renonce au licenciement, mais elle annonce une mutation avec dégradation et une mise à pied. Les grévistes eux continuent, pour le paiement des heures de grève.

Les débrayages de ce mardi montrent qu'en tenant tête à la direction pendant près de deux semaines ils ont gagné la solidarité d'autres travailleurs de l'usine.

Partager