La cour d'appel de Paris vient de condamner la centrale d'achat des magasins Leclerc à 500.000 euros d'amendes pour des « clauses déséquilibrées » dans les contrats avec ses fournisseurs. Des procédures du même type sont en cours à l'encontre d'autres géants de la distribution. Leclerc, Auchan, Carrefour et les autres profitent en effet de leur taille et de leur situation de quasi-monopole pour faire pression sur leurs fournisseurs. Ces pressions sont d'autant plus efficaces que les fournisseurs sont petits et que l'acheteur est grand.

La liste des infractions relevées par la presse et faisant l'objet de procès est fort longue. Leclerc imposait à certains de ses fournisseurs une clause les obligeant à défendre, y compris devant la justice, le contrat qui les liait au cas où l'État y trouverait à redire. Le même groupe a été condamné pour avoir tenté de se faire reverser par des fournisseurs les sommes qu'il avait été condamné à leur verser dans des procès antérieurs. Les centrales d'achat imposent des amendes exorbitantes en cas de retard de livraison, refusent de renvoyer les invendus, menacent de rompre les contrats si les fournisseurs modifient leurs tarifs, facturent des services inexistants mais obligatoires, etc. Et il ne s'agit là que la partie visible, c'est-à-dire inscrite dans la comptabilité.

Quant au reste, il faudra que les travailleurs, ceux des fournisseurs, ceux des hypermarchés et ceux qui y font leurs courses, abolissent le secret des affaires pour le savoir et mettre un terme à tous ces vols organisés.