Temps de parole : Une équité à géométrie très variable05/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2279.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Temps de parole : Une équité à géométrie très variable

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), l'organisme chargé entre autres de veiller à ce que les médias respectent les règles s'appliquant à la campagne présidentielle à la télévision et à la radio, vient de rendre public le bilan du temps de parole consacré à chaque candidat.

Durant la période allant du 1er janvier au 19 mars, au cours de laquelle les différentes chaînes étaient censées appliquer l'équité, les chiffres sont éloquents. Sarkozy et Hollande ont bénéficié de 60 %, plus de la moitié, du temps de parole global consacré à des interventions de candidats. En valeur absolue, ce bilan est encore plus significatif. Sarkozy a eu 389 heures pour débiter ses boniments, soit presque 16 journées de 24 heures. Hollande arrive un peu derrière avec 368 heures, soit seulement 15 journées de 24 heures. Le Pen a été un peu moins bien lotie avec 152 heures, soit six jours de 24 h. Quant à Nathalie Arthaud, elle arrive avant-dernière de ce classement avec 1,3 % du temps de parole, soit 16 h 16 minutes en temps cumulé, même pas une journée de 24 heures, avant Cheminade, entré sur le tard en campagne.

Les membres du CSA se réjouissent, expliquant que ces chiffres démontrent le respect de l'équité ! Il serait temps que ces messieurs-dames, censés faire respecter les lois et les règles qui régissent les temps de parole durant la campagne électorale, consultent un dictionnaire récent. Ils y apprendraient que l'équité suppose une certaine justice.

Un humoriste expliquait, non sans malice, que la démocratie, c'est « cause toujours » ; la dictature, c'est « ferme-la ». Cette fois, on a réussi cette performance de mettre en oeuvre ces deux aspects en même temps : laisser parler les uns jusqu'à l'overdose des auditeurs, tout en réduisant la parole des autres.

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