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Dans les entreprises
SwissTex -- Valence (Drôme) : Les emplois menacés par un patron voyou
Vendredi 30 mars, les salariés de l'entreprise SwissTex de Valence ont organisé un rassemblement en centre-ville, avec diffusion de tracts à la population, pour expliquer leur situation.
Leur entreprise a été mise en liquidation judiciaire le 21 mars par le tribunal de commerce de Romans, avec un délai d'un mois pour trouver un repreneur. Cette usine fabrique des machines textiles, notamment des machines à retordre le fil de verre, et elle a déjà connu plusieurs repreneurs successifs. Avant un précédent dépôt de bilan en 2010, elle comptait encore plus de 140 travailleurs, puis l'entreprise suisse SwissTex a repris l'usine et ils ne sont plus que 92 aujourd'hui.
SwissTex est une filiale du groupe allemand Baikap (Bavaria Industriekapital) qui est spécialisé dans la reprise de sites industriels européens en difficulté, qu'il rentabilise en supprimant des emplois et en bloquant les salaires. Baikap vient d'annoncer que son chiffre d'affaires 2011 a grimpé de 18 %, à 750 millions d'euros, que son bénéfice est de 2,4 millions d'euros. Et pourtant il prétend qu'il n'y a pas d'argent pour que l'usine de Valence paye ses fournisseurs et les salaires des travailleurs, d'où la mise en liquidation judiciaire.
Si le groupe veut fermer son usine de Valence, c'est parce qu'il ne l'estime plus assez rentable. Or, d'après les syndicats de l'entreprise, il y a de l'argent dans les caisses et les carnets de commandes sont remplis à 90 % ! Mais, dans l'économie capitaliste, cela ne suffit pas pour que l'on produise : encore faut-il qu'un capitaliste estime que cela lui rapporte assez.
Apparemment, le groupe Bavaria, lui, s'est contenté de siphonner l'argent de l'entreprise avant de la fermer. Les travailleurs devraient avoir le droit de savoir où est passé l'argent généré par leur travail, et qui en a profité. Mais pour le moment ils attendent les propositions de plusieurs repreneurs potentiels. Rien ne garantit que tous les salariés soient gardés. Ce serait pourtant au groupe Bavaria de prendre sur ses bénéfices présents et passés pour maintenir les emplois.
Comme les travailleurs de SwissTex l'ont écrit sur leur banderole : « Bavaria patron voyou ». Et ils sont bien décidés à ne pas se laisser faire.