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- Lutte ouvrière n°2279
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Editorial
Pendant la campagne électorale les licenciements continuent !
Aucun des plans de licenciements ou de fermetures d'usines en cours, d'ArcelorMittal à Peugeot-Citroën en passant par Petroplus, n'a été annulé. Les patrons ont mis un bémol sur les annonces de licenciements massifs, histoire de ne pas faire trop de vagues pendant la période électorale. Même si leur candidat de coeur est évidemment Sarkozy, le choix de ne pas le gêner ne va pas jusqu'à abandonner leurs plans. Et, à côté des quelques grandes entreprises dont la presse parle, combien d'autres licencient, suppriment des emplois en silence ? C'est cela qui se reflète dans les chiffres du chômage qui continue à augmenter.
C'est dire qu'une fois les urnes rangées, les licenciements reprendront de plus belle. Car la crise économique n'est pas près de se terminer. Le patronat se battra de plus en plus sauvagement pour comprimer les salaires, pour faire faire plus de travail par moins d'ouvriers. Il prélèvera toujours plus sur la masse salariale pour maintenir les profits des entreprises et les dividendes des gros actionnaires.
En même temps que le nombre de chômeurs, la durée du chômage s'accroît aussi. Ce qui signifie qu'un nombre croissant de travailleurs, une fois qu'ils ont été licenciés, n'ont plus aucune chance de retrouver un emploi.
Le patronat a transformé le chômage, dont il est responsable, en une formidable arme de guerre contre les travailleurs. Pas seulement contre ceux qui sont déjà dehors et font la queue à Pôle emploi, mais autant et plus encore contre ceux qui restent en activité, afin que la crainte du chômage leur fasse accepter les salaires insuffisants, la précarité, la flexibilité, les cadences de plus en plus insupportables, l'autoritarisme de la hiérarchie.
Arrêter cette saignée, interdire les licenciements, est par ce temps de crise une nécessité vitale pour l'ensemble du monde du travail. Seuls les plus naïfs peuvent penser que cela peut dépendre du résultat de l'élection présidentielle. Aucun des candidats qui ont une chance d'être élus n'a cela dans son programme.
Sarkozy comme Hollande, lorsqu'ils ne s'étripent pas sur des âneries qui n'ont rien à voir avec la vie quotidienne, les préoccupations, les angoisses de millions de travailleurs, chantent la même chanson sur la dette. Ce dont ils s'inquiètent tous les deux, c'est que l'État puisse assurer le remboursement de la dette. Une dette qu'il a contractée pour aider la classe capitaliste à sortir de la mouise de la crise financière, dette augmentée des intérêts faramineux exigés par les banques, qui coûtent 50 milliards par an au budget. Et pour payer cette somme, on impose des mesures d'austérité sur la protection sociale, sur les services publics, sur les soins pour les classes populaires, sur l'éducation de leurs enfants.
Il n'y a pas à s'étonner que tous ceux qui sont dans la course pour s'installer à l'Élysée se désintéressent du droit des travailleurs à un emploi avec un salaire correct. Ils sont trop occupés à garantir le droit de ces messieurs les banquiers à racketter toute la population sous prétexte de dette.
Alors, nous n'avons pas à croire les illusionnistes qui s'échinent à nous convaincre qu'il suffira de bien voter, d'avoir un bon gouvernement avec de bons ministres, pour que la classe capitaliste desserre son étreinte sur les classes exploitées. L'élection terminée, le pouvoir restera à l'argent et à ceux qui le possèdent. Il restera à l'appareil d'État, aux hauts fonctionnaires inamovibles qui préparent les plans d'austérité contre le monde du travail. Le rôle des ministres, quelle que soit leur étiquette, se limite à faire accepter par la population les dossiers préparés, dans leurs ministères, par de hauts fonctionnaires que personne n'élit.
Les travailleurs ne pourront arrêter les coups redoublés qui les attendent après l'élection qu'en exerçant une contre-pression avec leurs propres armes, qu'en se servant de leur nombre et de leur capacité d'arrêter la production.
Lutte Ouvrière présente dans cette élection la candidature de Nathalie Arthaud pour défendre cette perspective.
Comment imposer l'interdiction des licenciements ? Comment imposer une augmentation conséquente des salaires et la garantie de leur pouvoir d'achat face aux hausses de prix ? Comment enfin mettre en cause la dictature des groupes capitalistes sur les entreprises et sur l'économie ?
Voilà sur quoi portera le meeting de Nathalie Arthaud, le dimanche 15 avril à 15 heures, au Zénith de Paris, porte de Pantin. Venez nombreux à ce meeting central et participez aux meetings dans les grandes villes de province, pour donner du poids aux exigences défendues.
LE 22 AVRIL, VOTEZ ET FAITES VOTER POUR NATHALIE ARTHAUD.
Éditorial des bulletins d'entreprise du 2 avril