La prise en charge de l'autisme : Les carences de l'Éducation nationale05/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2279.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

La prise en charge de l'autisme : Les carences de l'Éducation nationale

Après la « Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme » du 2 avril, force est de constater ce que les familles d'enfants ou d'adultes autistes vivent au quotidien : la prise en charge de ce handicap, qui touche des dizaines de milliers de personnes, est très insuffisante.

Un collectif de parents, Autisme, précisait en 2011 que 30 % des jeunes autistes ont pu trouver une place en institut médico-éducatif ou en hôpital de jour où, selon ces parents, un accompagnement éducatif est rarement proposé. Plus de la moitié de ces jeunes ne serait accueillie nulle part.

Pourtant cette pathologie du système nerveux central, selon des spécialistes, n'empêche pas forcément les apprentissages et beaucoup d'enfants ne souffriraient d'aucun déficit intellectuel. Un pédopsychiatre du CHU de Rennes signalait récemment l'importance de la scolarisation des enfants autistes dans l'établissement de leur quartier, ce que la loi impose, en principe, comme pour tout élève handicapé, depuis 2005. Ayant du mal à fixer son attention, un enfant autiste devait selon lui bénéficier d'un AVS -- un auxiliaire vie scolaire -- dédié, suffisamment formé, prêt à le recentrer sur son travail, adaptant le rythme d'apprentissage jusqu'à ce que le niveau des autres élèves soit atteint voire dépassé.

Mais, en France, seuls 20 % de ces enfants étaient scolarisés en 2011, contre 80 % en Italie. Des établissements privés voient le jour, comme ces deux « Futuroschools » ouvertes à l'initiative d'une association de parents, mais dans l'Éducation nationale la suppression catastrophique de personnel entraîne la disparition de l'enseignement en petits groupes d'élèves et le tarissement de la formation des enseignants. L'accueil des jeunes handicapés, et singulièrement des autistes, est donc freinée.

À quoi bon alors une journée par an, où l'on inonde les monuments du monde de lumière bleue -- symbolique de l'autisme -- si en même temps on diminue les possibilités de la prise en charge scolaire susceptible d'aider les jeunes à s'adapter et à apprendre.

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