Eau, déchets : Où va l'argent des usagers ?05/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2279.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Eau, déchets : Où va l'argent des usagers ?

Moins connu que Veolia et Suez, le troisième groupe privé de l'eau, la Saur, emploie 13 000 salariés et a pour clientes quelques villes ainsi que 10 000 petites communes qui totalisent 12 millions d'habitants et 10 % du marché. Elle est la cible d'ambitions rivales, relatées par le menu par le Journal du Dimanche.

Joël Séché, dirigeant du groupe Séché Environnement, s'était déjà taillé une part du marché des déchets dominé par Veolia et Suez. Il envisage de faire de même dans le secteur de l'eau en devenant le principal propriétaire de la Saur dont il détient déjà un tiers du capital. Les soutiens ne lui font pas défaut parmi les hommes politiques qu'il tutoie. Wauquiez, aujourd'hui ministre de l'Enseignement supérieur, lui a remis la Légion d'honneur fin 2009 et Sarkozy est venu inaugurer un centre de tri des déchets en novembre dernier. Cependant la mainmise complète de Séché sur la Saur ferait de l'ombre à Veolia et à Suez, et il semble que cette opération soit compromise jusqu'aux élections car Séché compterait sur la gauche pour l'aider à satisfaire sa soif.

Une partie du voile a été levée sur ce monde opaque des déchets et de l'eau, à l'occasion de conflits entre groupes capitalistes. Ce sont les usagers qui paient de plus en plus cher la taxe ou la redevance d'enlèvement des ordures ménagères, incluse dans les charges locatives ou, pour les propriétaires, dans la taxe foncière. Quant aux factures de l'eau, elles sont généralement plus salées là où la gestion est confiée à ce secteur privé. D'ailleurs, la Commission européenne soupçonne Veolia, Suez et la Saur d'entente sur les prix. Où va cet argent ? Joël Séché, qui n'est qu'un second couteau, est classé avec sa famille 198e fortune de France avec tout de même 218 millions d'euros en 2011, en augmentation de plus de 28 % par rapport à l'année précédente.

Cela mériterait que les travailleurs et les associations d'usagers puissent contrôler où vont les sommes qu'ils dépensent dans le secteur de l'environnement.

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