Dans la nuit du 28 au 29 mars, un cheminot de la Voie de l'équipe régionale de PACA a été heurté par un train. Il travaillait sur un chantier de déchargement de ballast dans la zone de la gare de Lyon Part-Dieu, à Saint-Clair. Il est mort le dimanche suivant. Il avait 38 ans et trois enfants.

La zone dans laquelle se déroulait le chantier est très dangereuse de par sa configuration en courbes, plate-forme avec plusieurs voies et entrée de tunnel. Ce type de travail demande de la précision et il se déroulait la nuit. La voie contiguë était ouverte à la circulation, le chantier était très bruyant, donc l'annonce inaudible. Les agents, faute de personnel, assurent plusieurs fonctions en même temps et du coup sont moins vigilants. Venant d'une autre région, ce cheminot ne pouvait pas connaître totalement les particularités locales. Le train l'a heurté alors qu'il était descendu entre les deux voies pour vérifier la qualité du travail, lui enfonçant le thorax et lui arrachant un bras.

Que s'est-il passé ? Sans doute le bruit de la ballastière est tel -- un avion au décollage -- qu'il n'a pas entendu l'annonce du danger et, absorbé par son travail, il n'a pas réalisé qu'il était au voisinage de la voie ouverte à la circulation.

Ce terrible accident fait suite à la mort d'un autre cheminot près de Lyon, il y a à peine un mois, happé également par un train.

C'est une hécatombe consternante. En un mois, la SNCF vient de tuer quatre hommes. Pas un cheminot n'ignore que, depuis les privatisations, les conditions de travail se sont terriblement dégradées et que le respect de la sécurité s'est considérablement relâché.