Hollande à La Réunion : Rien à proposer05/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une-2279.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Hollande à La Réunion : Rien à proposer

Lors de sa venue dans l'île de La Réunion le 1er avril, François Hollande a répété qu'il ne fera pas de promesses qu'il ne tiendra pas. « Ce n'est pas un grand prometteur », a dit de lui une députée qui, il y a peu encore, était membre du Parti communiste réunionnais, avant d'ajouter : « Mais nous espérons qu'il sera donneur. »

Pour dire les choses ainsi, cette députée ne doit pas se faire beaucoup d'illusions. Avec juste raison puisque, même dans ses promesses, Hollande réussit à rester dans un flou bien pratique pour justifier de futurs renoncements.

Le candidat socialiste veut, dit-il, combattre la précarité de l'emploi, notamment en réactivant les emplois-jeunes rebaptisés « contrats de génération ». Combien de jeunes en profiteront ? Pendant combien de temps ? Ces questions restent sans réponse, si bien que les contrats de génération seront à n'en pas douter une autre forme de précarité, comme l'ont d'ailleurs toujours été les contrats aidés.

Concernant l'illettrisme, qui est un véritable fléau à La Réunion, Hollande propose surtout de relancer « les services civiques », une façon de ne pas doter l'Éducation nationale des moyens nécessaires pour combattre cette calamité. Hollande n'écarte pas quelques soutiens supplémentaires pour ce ministère, mais ce serait alors à moyens financiers constants, c'est-à-dire en prenant sur les budgets d'autres services publics. Une façon de déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Pour lutter contre « la vie chère, la vie très chère, la vie impossible », comme le dit avec des trémolos dans la voix François Hollande, il faut « combattre les monopoles et protéger les consommateurs avec un bouclier qualité-prix ». Avec des mesures aussi dérisoires, les capitalistes peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Pas plus qu'un Mitterrand ou un Jospin, Hollande n'envisage de les contraindre.

Malgré le vide des propositions du candidat socialiste, le Parti communiste réunionnais soutient sa candidature. Il a suffi que Hollande se dise favorable à des projets chers au PCR, comme l'autonomie énergétique, le tram-train, l'autosuffisance alimentaire, pour que celui-ci voie en lui le « candidat du changement ». Il ne faut donc pas grand-chose au PCR pour mettre les travailleurs qui lui font confiance à la remorque d'un candidat qui leur tournera le dos. Il n'est pas à une tromperie près. En 1995, n'avait-il pas appelé à voter aussi pour Chirac, sous prétexte qu'il aurait été pour « l'égalité sociale » ?

À Saint-Louis, le maire PCR de la ville, Claude Hoarau, est allé jusqu'au ridicule en déclarant à l'adresse de François Hollande : « À toi de faire que nos rêves se réalisent »... Le réveil risque d'être bien difficile !

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