Renault-Flins (78) : La grève du centre livreur24/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2169.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Flins (78) : La grève du centre livreur

À Renault Flins, les travailleurs de la CAT se sont mis en grève à partir du jeudi 18 février. En effet Flins ne fait pas que produire des voitures. Il y a également sur le site un très important centre livreur par où transite non seulement la production de l'usine de Flins mais aussi une bonne partie de celle des différentes usines Renault en Europe.

C'est l'activité de la CAT, Compagnie d'affrètement et de transport, qui faisait jusqu'en 2001 partie du groupe Renault. Ces travailleurs assurent le transport et la livraison, essentiellement par camion, mais aussi par le rail et par barges, de milliers de voitures par jour.

Plusieurs autres sites en France ont également arrêté le travail : ceux du port de Gennevilliers, de Boulogne-Billancourt, Douai, Maubeuge, Quincieux près de Lyon, et même quatre sites en Allemagne. Les revendications sont communes à tous les sites. Les travailleurs demandent 2 % d'augmentation de salaire et 1 400 euros de prime.

À Flins, sur les 107 travailleurs de la CAT, 94 sont en grève et occupent l'entrée du centre livreur. Jour et nuit, ils sont présents et s'organisent pour assurer les tours de garde au piquet de grève. Un feu brûle tout le temps et il fait bon de s'y retrouver tous autour. Il n'y a qu'un seul délégué présent sur le site, et ce sont des travailleurs, ayant la confiance de tous les autres, qui organisent la grève.

La direction n'a d'abord rien voulu entendre, refusant la moindre augmentation et envisageant une prime d'un montant de 500 euros seulement et encore, versé en deux fois. Par contre la direction a voulu intimider les travailleurs en les assignant en justice. Elle a fait constater par son huissier un prétendu blocage de l'usine qui n'a, semble-t-il, pas convaincu le juge puisqu'il a jugé sa plainte irrecevable.

Dans le dossier de la direction, il n'y avait rien, mais elle clame haut et fort que la grève lui coûte très cher. À en croire son avocat, elle doit verser 600 euros par jour et par camion de pénalités à Renault, sans compter d'autres pénalités en cas de saturation des parkings qui entraînerait des arrêts de chaînes. Alors pourquoi ne satisfait-elle pas les revendications, après tout bien modestes ?

Les grévistes étaient bien sûr satisfaits de la décision du tribunal. La grève a continué, et il y a eu beaucoup de discussions sur la politique des patrons, sur les salaires, sur la grève.

Au piquet de grève, toujours animé, on rencontrait les grévistes bien sûr, mais parfois accompagnés de leurs familles et enfants, ce qui donnait de l'ambiance, de la vie, et l'envie de continuer jusqu'à ce que la direction cède.

Finalement, le 24 février, la direction a accordé 1 % d'augmentation et une prime de 820 euros. Le travail a repris sur ce résultat, un jour de grève sur quatre étant payé.

Partager