Total - Feyzin (69) : Une grève déterminée24/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2169.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Total - Feyzin (69) : Une grève déterminée

Mercredi 24 février, l'assemblée générale de la raffinerie de Feyzin près de Lyon, a voté la suspension au mouvement après une semaine de grève en attendant le Comité d'entreprise de Total prévu pour le 8 mars. Tous ceux qui se sont exprimés ont dit leur regret pour cette décision, mais en même temps ils n'étaient pas prêts à poursuivre le mouvement depuis que la CGT avait appelé à le suspendre.

Mercredi 17 février, la grève avait commencé en soutien aux salariés de la raffinerie des Flandres à Dunkerque, menacée de fermeture. Et dès ce jour, l'assemblée générale des grévistes a voté la plus dure des trois propositions avancées par les syndicats : partir en grève illimitée. Les cadres et autres personnes « pilotées » par la direction, qu'elle a envoyés pour voter contre la grève, n'ont pas pesé lourd.

Cette détermination est due à la crainte que Feyzin soit la prochaine raffinerie du groupe à fermer (600 emplois menacés, plus de 2 000 avec les sous-traitants). La déclaration arrogante du directeur sur les difficultés de l'entreprise faite récemment à quelques salariés et aux sous-traitants a aussi marqué les esprits : « pour Total, 8 milliards de bénéfices, c'est des pertes » !

À partir du 18 février, plus une goutte d'essence n'est sortie de la raffinerie. La production a été arrêtée. Certaines installations ont continué à tourner, mais en boucle, sans que le produit fini sorte. La raffinerie de Feyzin fournit 70 % du carburant de la région Rhône-Alpes, et une partie de la Suisse, ce qui pouvait entraîner assez vite une pénurie.

Lundi 22, la direction de Total a décidé d'avancer au 8 mars le CCE (Comité central d'entreprise) prévu à la fin du mois. À l'assemblée générale, l'après-midi, les dirigeants CFDT (syndicat majoritaire) considéraient que les grévistes avaient obtenu ce qu'ils voulaient, mais que l'assemblée devait décider. Les nombreux grévistes présents étaient partagés, une bonne partie d'entre eux pensant qu'il fallait aller jusqu'au bout.

Il a été finalement décidé d'attendre la décision de la raffinerie des Flandres, et d'arrêter complètement les installations pour le cas où la poursuite de la grève illimitée serait décidée. Les procédures d'arrêt ont donc été mises en route, stoppant totalement le fonctionnement de la raffinerie jusqu'à la décision d'interrompre le mouvement le 24 février.

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