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- Lutte ouvrière n°2169
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Dans les entreprises
Philips EGP - Dreux (28) : Une première manche gagnée
Cyniquement jetés à la rue par une lettre reçue à leur domicile le 13 février, les 212 salariés de Philips EGP de Dreux viennent de remporter une première manche face au groupe international d'électronique et d'éclairage. Le tribunal de grande instance de Chartres leur a en effet donné raison en ordonnant la reprise de la production sous astreinte de 25 000 euros par jour.
Depuis octobre dernier, la direction avait fait connaître son intention de fermer l'usine de téléviseurs à écran plasma. Plusieurs plans de licenciements avaient déjà été concoctés par Philips à Dreux, en 2005, où 350 emplois avaient été supprimés, le dernier, en 2008, s'étant soldé par la perte de 279 autres. Le prétexte invoqué par la direction, comme souvent, est le « manque de rentabilité ». Mais les manipulations de chiffres ne peuvent dissimuler les 424 millions de bénéfices du site en 2009 et encore moins les profits accumulés sur les années précédentes.
En l'occurrence, le mépris de la direction qui a cru pouvoir, sans autre forme de procès, interdire aux salariés de revenir dans leurs ateliers, sans même qu'ils aient pu prendre leurs affaires, s'est retourné contre elle. Le tribunal de grande instance saisi par les syndicats a estimé que Philips, n'ayant pas consulté les élus du comité d'entreprise et ceux du comité central d'établissement, ne pouvait arguer d'un « plan social » et encore moins fermer l'entreprise. Déjà, le patron avait dû lever au bout de quatre jours le lock-out mis en place pour empêcher les travailleurs de venir à l'usine, contestant la décision unilatérale de fermeture. Cela n'avait pas empêché les travailleurs mobilisés de se réunir tous les jours à la cantine et de se rendre en car, le 18 février, interpeller le ministre de l'Industrie à Bercy.
Depuis le 22 février, les ouvriers d'EGP sont retournés à l'usine, réouverte. Même si le PDG de Philips France a fanfaronné lors d'une conférence de presse, loin des travailleurs en colère, « qu'il n'y aurait plus d'emplois Philips à Dreux prochainement », le sourire est du côté de ceux qui l'ont obligé à remballer ses mauvaises intentions.
Au-delà de cette première étape, il faudra d'autres mobilisations pour forcer Philips à prendre sur ses profits et à conserver tous les emplois.