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- Lutte ouvrière n°2169
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Raffinerie des Flandres - Dunkerque : La grève continue
La septième semaine de grève et de mobilisation des travailleurs de Total-Dunkerque contre la fermeture de la Raffinerie des Flandres a été marquée par l'extension du mouvement aux cinq autres raffineries du groupe Total en France.
Le 23 février, la CGT et les autres syndicats, Sud excepté, ont annoncé qu'ils appelaient à cesser le mouvement entamé à l'échelle nationale, mais le lendemain les travailleurs de Dunkerque ont voté sa poursuite. En effet Total a déclaré garantir durant cinq ans la pérennité de ses raffineries françaises, Dunkerque exceptée, ce qui revient à confirmer la fermeture de celle-ci. L'appel des principaux syndicats et en particulier de la CGT, en interrompant un mouvement de solidarité à l'échelle de toutes les raffineries du groupe, laisse donc pour le moment les grévistes de Dunkerque seuls face à la direction.
Durant toute la semaine, les travailleurs des autres sites se sont montrés solidaires. Ils savent parfaitement que leur tour pourrait venir si Total maintient ses plans de raffinage. Ils se sont donc mobilisés par avance et tous ensemble. Pour les grévistes de Dunkerque, cela été un soutien extrêmement important qui a renforcé leur détermination. De plus, la CGT avait décidé d'appeler deux raffineries d'Exxon-Mobil à rejoindre la grève car les mêmes menaces planent sur elles. Total a un double langage avec la complicité du gouvernement. D'un côté, le directeur général, de Margerie, affirme que tous les 370 emplois Total de Dunkerque et ceux des 450 sous-traitants seront conservés dans le cadre d'une politique industrielle. De l'autre, lors de la réunion du dimanche 21 février, il n'a été question que de table ronde sur le raffinage, le bassin d'emploi de Dunkerque et la garantie d'un emploi chez Total, c'est-à-dire avec peut-être une mutation.
Les grévistes ont été satisfaits de voir le Comité central d'entreprise prévu le 29 mars, au cours duquel la direction devait donner son plan pour Dunkerque, être avancé au 8 mars. Mais pour les travailleurs en grève, il n'y a qu'une seule perspective : faire le grand arrêt prévu pour mars. Cette révision générale de la raffinerie est la condition même de la poursuite de son existence. La direction a déjà dépensé en achat de matériels 85 des 100 millions prévus pour ce grand arrêt qui emploiera jusqu'à 4000 personnes sur le site. Tout est donc prêt.
Quant aux projets de remplacement évoqués précédemment (centre d'assistance technique, école de formation, participation au terminal pétrolier avec EDF), la direction n'en parle même plus, ce qui montre le peu de sérieux de ses propositions !
Bien sûr, la direction de Total prétend qu'elle perd de l'argent avec le raffinage et qu'elle doit s'adapter à un marché excédentaire. Mais, même si c'est vrai, ce n'est certainement pas une raison pour supprimer jusqu'à 800 emplois à Dunkerque. Elle a tout de même fait plus de 8 milliards de profit en 2009 et 56 milliards durant les cinq dernières années. Elle a l'argent nécessaire pour garantir les emplois, même si elle doit réduire un peu les profits distribués aux actionnaires. Ils n'en mourront pas. Mais les travailleurs, s'ils perdent leur emploi, eux, se retrouveront dans une situation insupportable.