Pôle emploi - Corse : En grève contre une situation invivable24/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2169.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pôle emploi - Corse : En grève contre une situation invivable

Après la tentative de suicide d'un de leurs collègues cadre dans les locaux de la direction régionale de Pôle emploi, mettant en cause le harcèlement et la discrimination dont il était victime de la part de cette dernière, les employés des huit agences de Corse se sont mis en grève le 17 février.

À cette occasion, ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, accusent la directrice régionale de « harcèlement et de mépris », exigent son départ et un changement de méthode de management.

En septembre 2009, une enquête diligentée par le CHSCT avait, dans une mise en garde adressée à la direction régionale, signalé « qu'un grand nombre de salariés ont fait part de troubles physiques et psychiques tels que psoriasis, crise de tétanie ou troubles digestifs et consomment des médicaments pour dormir ou tenir le coup au travail ».

La dégradation des conditions de travail de Pôle emploi n'est pas propre à la Corse. Le 5 janvier dernier, une négociation s'est ouverte entre la direction nationale et les représentants du personnel sur les conditions de travail, et sur la « prévention des risques psycho-sociaux ». Selon les syndicats, il y aurait eu à Pôle emploi huit suicides et des dizaines de tentatives en 2009.

Ce qui est en cause, c'est la réforme qui, pour constituer le Pôle emploi, a abouti à la fusion des réseaux de l'ANPE et des Assedic le 1er janvier 2009. Les employés de la nouvelle structure, après reconversion, étaient censés assurer à la fois l'accompagnement des chômeurs dans leur recherche d'emploi et le financement de leurs indemnités, cela, dans le meilleur des cas, à effectifs constants. Dans le contexte de la crise et de l'explosion du chômage, c'était et c'est mission impossible. Et la réforme, qui avait été présentée comme devant permettre un meilleur « accompagnement des demandeurs d'emploi » - mais sans doute, dans l'esprit du gouvernement, surtout leur meilleur contrôle - se traduit en fait par une dégradation insupportable des conditions de travail pour les employés et des conditions d'accueil pour les chômeurs. La solution serait évidemment, côté Pôle emploi, d'embaucher. Mais ce serait surtout de lutter vraiment contre le chômage et contre ceux qui l'alimentent.

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