Vendredi 19 février, les 32 intérimaires sans papiers qui occupent depuis le 23 octobre leur agence d'intérim du BTP Multipro, boulevard de Ménilmontant dans le 20e arrondissement de Paris, se sont rendus en manifestation à l'agence Multipro du boulevard Voltaire, pour rencontrer le patron de cette société. Ils étaient accompagnés de plusieurs dizaines de personnes du quartier, des collectifs de soutien et des syndicats CGT et Solidaires.

Ils venaient, une nouvelle fois, réclamer à leur employeur la signature des formulaires de promesse d'embauche (Cerfa) ou des contrats de travail et demander qu'il s'acquitte de la taxe à l'Office français de l'immigration (Ofii). Depuis des mois, ce patron refuse de leur fournir ces documents nécessaires pour leur régularisation, alors que la plupart de ces 32 salariés travaillent pour lui depuis des années.

Eh bien, ce vendredi 19 février, au lieu de recevoir leurs certificats, ces travailleurs ont reçu des coups ! À leur arrivée devant l'agence Voltaire, les grévistes et leurs soutiens ont été agressés par une vingtaine de nervis casqués surgis de cafés et de voitures en stationnement. Certains ont été frappés, jetés au sol et une personne a dû être transportée à l'hôpital. Le commando s'est rapidement dispersé sans être inquiété par la police, pourtant présente sur les lieux.

Dans le journal Le Parisien, le patron de Multipro nie être à l'origine de ces violences et affirme même, sans rire, que c'est parce qu'il est connu et apprécié de tout son quartier, qu'il a bénéficié du soutien spontané d'habitants !

Après plus de quatre mois de grève et d'occupation, les travailleurs de Multipro réclament toujours leur régularisation. Mercredi soir 24 février, un rassemblement de protestation et de soutien devait avoir lieu place de la Nation.

Refusant toujours de régulariser les milliers de travailleurs en grève, Besson et Hortefeux ont-ils décidé maintenant de laisser des patrons organiser des milices pour tenter de briser les grèves ?