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- Lutte ouvrière n°2169
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Dans les entreprises
PSA Mulhouse (68) : Débrayages en série
Depuis un mois, des débrayages ont lieu à l'usine PSA de Mulhouse. Suite à l'annonce du 1 % d'augmentation de salaire pour 2010, des arrêts de travail ont touché un atelier de Mécanique, où une quarantaine d'ouvriers ont spontanément posé les outils dans les deux tournées de doublage. Quelques jours plus tard, quelques travailleurs d'un secteur du Ferrage débrayaient pour manifester leur mécontentement face à la multiplication des samedis qui sont travaillés depuis plusieurs mois.
Puis c'est à l'Emboutissage que la grogne s'est poursuivie, où le même jour 140 ouvriers des deux tournées (soit la majorité de l'effectif ouvrier de cet atelier) ont cessé le travail. Ouvriers de production, caristes ou professionnels, ils avaient discuté entre eux de « marquer le coup » pour dire à la direction qu'ils en avaient assez : salaires à la traîne, manque d'effectifs, samedis travaillés pour rattraper des périodes de chômage, dégradation des conditions de travail, tout y est passé. Ils se sont fait entendre dans un atelier où, du coup, les machines étaient bien silencieuses !
Quelques jours plus tard, une soixantaine d'ouvriers, à l'appel de la CGT, débrayaient cette fois dans l'atelier du Montage. Là encore, c'était une première pour bon nombre d'entre eux, et cela a été très remarqué et discuté. Et dans la même semaine, des caristes de cet atelier ont également débrayé, contre la dégradation de leurs conditions de travail et pour une augmentation des salaires qu'ils avaient fixée, entre eux, à 50 euros.
Si ces arrêts de travail, qui au total ont rassemblé plusieurs centaines d'ouvriers, restent minoritaires au vu de la taille de l'usine (8 500 CDI et 1 250 intérimaires et CDD y travaillent), ils témoignent en tout cas d'un ras-le-bol exprimé par beaucoup. Le 1 % d'augmentation de salaire est en quelque sorte la « goutte d'eau » pour ceux qui ont débrayé, et certains liaient cela aux 30 % d'augmentation que le nouveau PDG, Varin, s'est octroyée dès son entrée en fonction l'an dernier, et aux 500 000 euros en lingots d'or que Robert Peugeot s'est fait voler dans le coffre-fort de sa salle de bains...
Il faut dire aussi que les débrayages sur les salaires qui ont touché l'usine PSA de Sochaux, distante de 60 km, à la même période étaient suivis et commentés dans les ateliers.
Dans une usine comme celle de Mulhouse où les réactions collectives sont assez rares, ces débrayages sont un encouragement pour tous ceux qui ne se résignent pas et qui n'acceptent pas les discours d'un patron qui, comme ailleurs, voudrait que les travailleurs baissent encore plus la tête.