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Dans les entreprises
Pier Import : La lutte des salariés licenciés
Malgré leur lutte, les 150 salariés des 25 magasins fermés de Pier Import sont maintenant au chômage. Les salariés licenciés réclamaient surtout des indemnités de licenciement d'au moins un an de salaire, avec en plus cinq dixièmes de mois par année de présence.
Dès l'annonce de la liquidation judiciaire le lundi 1er février, une quarantaine de salariés, venus des 25 magasins menacés de tout le pays, avaient occupé le siège, retenant pendant la nuit deux responsables du groupe.
Mais, au rendez-vous suivant, personne de la direction. lI a fallu la poursuite de la grève et une action de blocage de trois magasins Foir'Fouille pour que la situation se débloque un peu. L'ex-patron de Pier Import, par le biais de Forfiance, est en effet le principal actionnaire des magasins Foir'Fouille.
Samedi 6 février, des grévistes de Pier Import acccompagnés de militants CGT des UL de Seine-Saint-Denis, de Troyes, de Bordeaux, se sont répartis en trois groupes pour aller diffuser des tracts devant un magasin Foir'Fouille, les uns à Romans, les autres à Pontault-Combault et puis Bordeaux. La mise en place de cette manifestation a fait exploser bien des forfaits de portables. À Pontault-Combault, près de Paris, le patron du magasin est intervenu comme un vrai fou furieux, insultant et frappant les policiers qui ont mis un moment à le calmer. La grève s'est ensuite poursuivie partiellement.
Le dimanche 14 février, Novelli, secrétaire d'État chargé du Commerce, réunissait à Tours des représentants de la direction et des personnels. Il promettait que l'État ferait pression sur Pier Import pour imposer des indemnités plus importantes mais, deux jours plus tard, le cabinet de Darcos, ministre du Travail, revenait là-dessus... tout en passant l'éponge sur une dette de 650 000 euros avec l'Urssaf.
Une délégation de manifestants a été reçue le mercredi 17 février par des parlementaires PS et PCF à Paris. Le prochain rendez-vous est prévu pour le mercredi 3 mars. Les travailleurs ont obtenu de nombreux soutiens politiques et le paiement des journées de grève. Ils ont le sentiment d'avoir fait le maximum dans des conditions de lutte rendues très difficiles par l'éparpillement des 25 magasins et le regret de n'avoir pas pu toucher les 20 magasins restants, repris par le groupe Atmosphères.