Chômeurs en fin de droits : Patronat et gouvernement d'accord pour ne rien faire24/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2169.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômeurs en fin de droits : Patronat et gouvernement d'accord pour ne rien faire

Les négociations entre patrons, syndicats et gouvernement concernant les chômeurs en fin de droits se poursuivent sans aboutir.

Les chiffres du Pôle emploi estiment à un million en 2010 le nombre de chômeurs qui perdront leur droit à toute allocation chômage, et 600 000 d'entre eux ne percevront aucune allocation de remplacement, ni l'allocation spécifique de solidarité (ASS) ni le RSA. Rien du tout.

Face à cette catastrophe sociale annoncée, patronat et gouvernement font mine de s'agiter. Le Medef par exemple parle de possibilité de « versement d'un revenu de remplacement dans le cadre d'actions de formation ou de contrats aidés ». Mais c'est avec beaucoup de restrictions : cette possibilité serait limitée dans le temps et réservée à certaines catégories de chômeurs de longue durée. Autrement dit, le Medef veut bien s'engager, en puisant au passage dans les caisses de l'Unedic, mais pas pour longtemps, et pour pas cher. Pour les représentants du patronat, il n'est pas question d'augmenter les cotisations patronales.

Le gouvernement lui aussi s'empresse... de ne rien faire. Son seul engagement concerne les seniors au chômage qui ne peuvent pas partir en retraite, malgré tous leurs trimestres de cotisation, simplement parce qu'ils n'ont pas 60 ans. Laurent Wauquiez a annoncé un accord « de principe » pour reconduire « exceptionnellement » l'allocation équivalent retraite (AER). On ne peut pas dire que ce serait un effort extraordinaire, d'autant qu'il s'agit d'une simple restitution, puisque cette allocation avait été supprimée fin décembre 2009. Et seulement 25 000 à 30 000 seniors au chômage seraient concernés par le rétablissement de cette allocation.

Le Medef et le gouvernement font semblant de se préoccuper du problème, mais ils ne veulent pas mettre la main à la poche. Pendant ce temps, des centaines de milliers de familles sont plongées dans la pauvreté parce que les mêmes, patrons et gouvernement, recourent systématiquement à des emplois précaires, à des plans de licenciements, à des fermetures d'entreprises à tout va, au non-remplacement des départs.

Ceux qui provoquent la ruine sociale se lavent les mains quant à ses conséquences.

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