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- Lutte ouvrière n°2169
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Raimondi Pro Carrelage, Ile de La Réunion : Les travailleurs font reculer leur patron
Raimondi Pro Carrelage à Ravine-Creuse Saint-André est une entreprise du bâtiment spécialisée dans la pose de carrelage. Sous prétexte de baisses de commandes, le patron de cette entreprise de La Réunion a récemment décidé de licencier six ouvriers.
Pour les douze autres travailleurs, la paie de décembre n'a été versée que le 12 janvier, et le 11 février ils attendaient toujours celle de janvier. Le patron leur a aussi supprimé la prime d'ancienneté et cessé de cotiser à la mutuelle, les privant ainsi des compléments de remboursement en cas de maladie. Les camions de chantier eux non plus n'étaient plus assurés et les chaussures de sécurité plus fournies. Quant aux six ouvriers licenciés, ils ont reçu une « estimation » de leurs indemnités de licenciement nettement inférieure aux dispositions légales. Le premier mois de préavis ne leur a pas été payé.
Agissant ainsi, le patron de Carrelage Pro a mis les dix-huit salariés dans les difficultés financières : découverts en banque et agios commençaient à tomber, au point que pour certains se nourrir devenait problématique.
En grève à partir du jeudi 11 février, les grévistes ont déclaré dès le lendemain qu'ils ne reprendraient pas le travail tant qu'ils n'auraient pas ce qu'ils demandent. Quand le patron a mis en avant ses difficultés, la crise du BTP, il lui a été rappelé qu'il bénéficiait d'un plan de sauvegarde courant sur dix ans, alors que les salariés étaient les seuls à trinquer, sans aide d'aucune sorte.
Mardi 16 février, les grévistes découvraient avec un peu de soulagement que le patron avait commencé à créditer leurs comptes des deux semaines travaillées en janvier, soit 500 à 700 euros. C'était un début, mais loin du compte, et la grève a donc continué.
Mercredi 17, une nouvelle négociation se terminait cette fois par un recul du patron. Il s'engageait à payer les congés payés d'ici le 26 février, les arriérés de prime d'ancienneté, la prime dite Cospar, la prime de vacances. Il a également fait le nécessaire pour assurer ses camions. Cependant, il maintenait sa décision de ne plus cotiser à la mutuelle, laissant les salariés sans complémentaire au premier trimestre 2010, et six salariés étaient toujours licenciés. Ceux-ci étaient cependant dispensés de venir travailler pendant leur préavis et leurs indemnités recalculées comme ils le demandaient. Enfin, les cinq jours de grève seront payés sur février et mars.
Les grévistes ont signé le protocole d'accord, mais n'ont repris le travail que le lendemain, satisfaits d'avoir fait reculer leur patron qui, quelques jours auparavant, ne voulait encore rien céder.