BNP Paribas a annoncé 5,8 milliards d'euros de profits pour l'année 2009, une hausse de 93 % par rapport à 2008. La Société Générale a enregistré quant à elle des résultats en baisse, mais l'essentiel est sauvé pour les actionnaires puisque la banque reste bénéficiaire à hauteur de 678 millions d'euros.

Ce sont les activités de « financement et d'investissement » qui ont rapporté le plus, autant dire les activités spéculatives. Et si ce sont les actionnaires qui toucheront le pactole, les bonus attribués aux traders seront très confortables. Ainsi BNP Paribas se prépare à distribuer une moyenne de 125 000 euros à ses 4 000 opérateurs ; la Société Générale leur versera la somme totale de 250 millions d'euros.

Ainsi, un peu plus d'un an après la crise financière et après que l'État leur a versé des milliards de liquidités, les banques annoncent des résultats démontrant que, pour les financiers, les spéculateurs, les actionnaires, la crise économique dont ils sont les seuls responsables n'est vraiment pas douloureuse. Et finalement ces résultats, « historiques » pour BNP Paribas, sont la meilleure illustration de ce que valent les discours du gouvernement et de Sarkozy sur la nécessaire « régulation » ou « moralisation » du système financier. La facture n'est présentée qu'aux travailleurs, aux familles populaires, notamment quand le gouvernement continue de supprimer des dizaines de milliers d'emplois dans la fonction publique.

Pour tous ceux que la crise condamne ou précipite au chômage et fait basculer dans la misère, il y a de quoi être enragés, car ce sont les incendiaires que l'on a sauvés des flammes.