Le gouvernement et les suppressions d'emplois : Des paroles creuses pour les travailleurs, des cadeaux pour les patrons24/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2169.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le gouvernement et les suppressions d'emplois : Des paroles creuses pour les travailleurs, des cadeaux pour les patrons

Devant les derniers plans de suppressions d'emplois dans les grandes entreprises, Estrosi et le gouvernement n'ont pas été avares de déclarations. Le ministre de l'Industrie s'est dit « choqué » par la méthode employée par Philips qui licencie les travailleurs d'un trait de plume. Il a aussi demandé que Total reprenne « immédiatement » les négociations avec les syndicats. De son côté Sarkozy a demandé au groupe pétrolier des « engagements sur la non-fermeture des capacités de raffinage ». Le porte-parole de l'UMP Lefebvre a, lui, carrément soutenu l'action de la CGT à Total Dunkerque. Et alors ?

Alors, rien. Sarkozy et ses ministres déclarent depuis des années ne pas vouloir « rester les bras ballants » devant les plans de licenciements, mais des centaines de milliers de travailleurs de plus se sont retrouvés au chômage ces derniers mois. Les gouvernants n'ont pas eu un mot pour les emplois précaires supprimés, pas un mot non plus pour les plans de licenciements sans fermeture de site, comme dans l'automobile, pas un mot pour la multitude de petites usines qui ont fermé. Et surtout ils n'ont pas eu un geste concret, pas pris une seule mesure contraignante pour sauver ne serait-ce qu'un emploi. Les travailleurs d'Arcelor, de Molex, d'Heuliez, etc. qui ont été l'objet des discours creux de Sarkozy et consorts s'en souviennent. Leurs déboires ont servi de faire-valoir au président le temps d'un passage à la télé. Puis les travailleurs sont restés seuls face à leur patron.

Mais il serait pourtant faux de dire que Sarkozy et son gouvernement n'ont rien fait. Ils ont fait pire que rien, ils ont en fait aidé les patrons à licencier, en déclarant qu'il faudrait « aider les entreprises pour préserver l'emploi ». Tandis que les aides arrivent à celles-ci, par milliards d'euros, tandis qu'on supprime la taxe professionnelle pour « aider les entreprises », les emplois disparaissent, par centaines de milliers. Ainsi des entreprises comme Total, qui font des milliards de profits, peuvent quand même licencier et les groupes de l'automobile qui ont reçu des milliards de subventions continuent de supprimer des emplois.

C'est pourquoi pour se défendre contre les plans de licenciements, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes en exigeant, comme le font les ouvriers de Total, l'interdiction des licenciements, y compris chez les sous-traitants, quitte à partager le travail entre tous et à prendre sur les profits pour garantir le montant des salaires.

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