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- Lutte ouvrière n°2169
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Dans les entreprises
Cegelec - Ile-de-France : Le courant ne passe plus
Depuis lundi 15 février, les salariés des chantiers de la Cegelec - un groupe d'ingénierie électrique - de Nanterre et Choisy-le-Roi, sont en grève pour défendre leur salaire.
Environ 800 salariés travaillent sur des chantiers dans toute l'Ile-de-France.
Jusqu'ici les indemnités kilométriques de déplacement se calculaient depuis le domicile jusqu'au chantier, ce qui ajoutait de 30 à 280 euros par mois et permettait de compenser la faiblesse des salaires : de 1 500 euros pour un technicien débutant à 2 000 pour un chef de chantier après plus de trente ans d'ancienneté. Mais, prétextant « se mettre en conformité avec l'Urssaf à la suite du redressement des six filiales françaises », la direction de la Cegelec a décidé que désormais elle défraierait uniquement le trajet entre l'agence et les chantiers.
Après quatre jours de grève, tout ce que la direction a trouvé à nous dire est d'attendre la fiche de paie car, compte tenu des augmentations 2010, la perte des indemnités de déplacement serait compensée. Mais à l'arrivée des feuilles de paie, le compte n'y était pas ! Certains voient encore leur salaire amputé de 50 à 150 euros.
La direction proposant de négocier au cas par cas, les travailleurs ont décidé de répondre collectivement, manifestant à près de 150 dans les rues de Nanterre lundi 22 février, et décidant de reprendre le mouvement après les congés scolaires.
La Cegelec a les moyens de payer. En 2008, elle affichait 2,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 157 millions d'euros de bénéfices. C'est une multinationale de l'électricité qui emploie 25 000 salariés présents dans une trentaine de pays, dont 11 500 dans les 35 agences françaises. Elle a souvent changé de mains. Issue de la Compagnie générale d'entreprises électriques, elle a été rachetée en 1998 par Alstom, puis vendue deux fois, en 2001 et 2006, avant d'être rachetée en 2008 par le fonds d'investissement qatarien Diar, lequel en août dernier l'a échangée au groupe de travaux publics Vinci contre 5,7 % du capital de ce géant français du BTP...
Et puis les activités de Cegelec intéressent bien du monde puisqu'elles vont des systèmes électriques pour les laboratoires GlaxoSmithKline aux systèmes de ravitaillement des avions de l'OTAN, en passant par des contrats avec les collectivités locales pour l'éclairage public ou les transports en commun. Sans oublier les stations de pompage et d'épuration, les usines de production d'eau potable de Méry-sur-Oise ou de Neuilly-sur-Marne, qui alimentent en eau une partie de l'Ile-de-France... Il ne lui reste plus qu'à alimenter un peu plus le salaire de ses employés !