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Dans les entreprises
Technocentre Renault - Guyancourt (78) : Les profits s'en sortent bien
Au Technocentre, le 11 février, Renault a annoncé les résultats financiers de 2009 au moyen d'une vidéo interne diffusée sur chaque poste d'ordinateur : un déficit de 3 milliards d'euros. Dans ces 3 milliards est inclus 1,5 milliard de déficit de Nissan, Volvo et AvtoVaz.
En revanche, la partie financière de Renault est en bénéfice, et le désendettement continue. Et la trésorerie de l'entreprise se porte bien avec 2 milliards d'euros.
Le discours du PDG était semblable à celui de 2009 : « L'année a été difficile, mais on continue de faire des efforts pour assurer l'avenir. » Le ton était grave et destiné à maintenir une certaine inquiétude. Mais avec ces milliards en plus et en moins, qu'en est-il vraiment ?
L'État a versé à Renault cette année 3,5 milliards. Sans parler des milliards de subventions venant de différents fonds publics. Dernièrement Renault a demandé des subventions au Conseil général des Yvelines « dans le cadre du plan d'appui à la filière automobile des Yvelines ». Et Estrosi, le ministre de l'Industrie, est venu à l'usine de Flins le 17 février, promettant une enveloppe de 100 millions pour la voiture électrique... L'État n'est pas regardant avec l'argent public quand il s'agit de le donner aux grandes entreprises.
En revanche le PDG de Renault, Ghosn, n'a pas rappelé qu'en dix ans ce sont environ 18 milliards d'euros qui ont été accumulés par l'entreprise.
Pendant dix ans, des milliers de suppressions d'emplois de travailleurs de Renault et des sous-traitants ont permis à Renault de faire des profits colossaux.
Les travailleurs prestataires du Technocentre et ceux des usines ont payé le prix fort par des licenciements. Le chômage partiel, les journées rallongées et des samedis supplémentaires ont été imposés aux travailleurs. En dix ans, les conditions de travail se sont fortement dégradées. Tous ces gains de productivité ont été confisqués par les actionnaires qui ont continué de spéculer avec les richesses créées par les travailleurs.
Eh bien, c'est le moment de récupérer ces gains de productivité pour assurer du travail à tous. Et pour commencer, il faut se donner les moyens de contrôler les comptes de Renault pour vérifier où sont passés les milliards de profits accumulés, et y puiser de quoi répartir le travail entre tous en garantissant les salaires.
Correspondant LO
À quoi sert le « fric cash flow »
Le 16 février, on apprenait qu'une prime équivalant à un mois de leur salaire était versée aux directeurs de Renault - et à eux uniquement. 10 à 15 000 euros de bonus, soit 9 % d'augmentation, alors que pour l'ensemble des salariés du groupe l'augmentation générale des salaires est de 0,7 % pour deux ans ! Et pour eux, il n'est pas question de super-bonus, car Renault déclare depuis deux ans un déficit.
Mais, pour les directeurs, la direction a changé les critères d'attribution, en se basant sur la trésorerie, bénéficiaire elle de deux milliards d'euros.
Devant le mécontentement, une pétition a circulé qui a rassemblé auprès des salariés du Technocentre, en une journée, plus de mille signatures. Une occasion de discuter de la nécessité de tout connaître des comptes de Renault...