Caisses d'allocations familiales : Employés et allocataires victimes des suppressions de personnel13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisses d'allocations familiales : Employés et allocataires victimes des suppressions de personnel

Depuis le mois de janvier, des milliers d'allocataires ont eu la mauvaise surprise de voir leurs aides au logement et d'autres allocations, qui dépendent des ressources, diminuées ou suspendues. La presse a parlé d'un bogue informatique, mais les raisons sont ailleurs. Il y a d'une part la baisse du montant des aides au logement (non revalorisées) et d'autre part la nouvelle méthode d'enregistrement des ressources des allocataires.

En effet, pour établir le montant des allocations, en particulier des aides au logement, qui représentent une partie parfois importante des loyers des personnes à faibles revenus, les CAF se basent sur la déclaration de revenus de 2007 pour l'aide accordée à partir de janvier 2009. Jusque-là, ce calcul des droits se faisait en juillet sur présentation des formulaires remplis par les allocataires.

Cette année, les déclarations des revenus de 2007 ont été transmises en janvier par fichiers, directement des centres des impôts aux CAF. Les différences apparues entre certaines informations des CAF et celles des Impôts ont entraîné un échange important de courriers avec les allocataires. Comme les CAF avaient déjà des retards dans le traitement des courriers et des dossiers, un certain nombre d'allocataires n'ont pas bénéficié des aides au logement en janvier, ni même en février.

Du coup, ceux-ci viennent aux guichets demander des explications, d'autant que les courriers qu'ils reçoivent leur sont souvent incompréhensibles. De longues files d'attente s'étirent devant les centres des CAF. Des incidents éclatent, comme à la CAF de Seine-Saint-Denis où des allocataires se sont battus à cause du nombre insuffisant des places. La police est même intervenue. À Créteil, dans le Val-de-Marne, les allocataires lassés d'attendre dehors tentent de rentrer par la sortie des guichets ou l'entrée du personnel. À Paris, des altercations ont eu lieu car la direction ne faisait pas entrer le nombre d'allocataires correspondant au nombre de sortants.

S'il est vrai que les problèmes d'erreurs suite au rapprochement des fichiers fiscaux et CAF ont entraîné des retards, le vrai problème est le manque de personnel. Pour la période 2004-2008, à la demande du ministère, 900 postes ont été supprimés sur l'ensemble des CAF. Et pour pallier ce manque d'effectifs, de plus en plus d'efforts sont demandés au personnel : heures supplémentaires, rachat de RTT. Un directeur de la CAF de Paris a fait le tour des services pour tenter de convaincre les employés de venir travailler le samedi. En Seine-Saint-Denis, la direction vient d'annoncer des heures supplémentaires obligatoires. Du 12 au 31 mars, tous les guichets du 93 sont fermés pour permettre à tous les employés de traiter des dossiers, au grand dam des allocataires qui de toute façon viendront allonger les files d'attente les jours suivants.

Alors, devant l'ampleur des retards, les directions ont décidé d'embaucher des CDD et de futurs techniciens. Mais quand on sait que les formations durent un an, les problèmes sont encore loin d'être réglés, surtout que le non-remplacement d'un départ en retraite sur deux risque de continuer.

Correspondant LO

La mise en place du RSA

Le RSA (revenu de solidarité active) doit être mis en place par les caisses d'allocations familiales, dès le mois de juin, au moment où une partie des employés part en congé. La direction espère que le retard sera résorbé début avril et qu'ensuite les employés devront se mobiliser pour la montée en charge du RSA.

Pour mettre en place le RSA, il est prévu de recruter 1 000 employés supplémentaires au niveau national (30 pour les CAF de Paris), mais compte tenu de la charge de travail et des départs en retraite non remplacés la situation ne va pas s'améliorer.

Les files d'attente devant les guichets ne sont pas près de disparaître.

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