La lutte pour les droits des femmes : Toujours une nécessité13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La lutte pour les droits des femmes : Toujours une nécessité

La journée de lutte internationale des droits des femmes, le 8 mars, a souligné une fois de plus l'inégalité, voire l'oppression subie par les femmes, y compris dans les pays où il existe un semblant d'égalité juridique.

En France, comme dans d'autres pays dits développés, les violences conjugales existent : une femme décède tous les trois jours.

En matière de contraception et d'interruption volontaire de grossesse, les droits inscrits dans la loi sont loin d'être toujours respectés. Il était même prévu dans le budget de l'État pour 2009, une diminution de 42 %, du montant affecté au conseil conjugal et familial. Cela signifiait une remise en cause de l'information et de la prévention concernant la contraception, la fécondité, la sexualité, organisées par les associations du Planning familial. Mais face aux protestations, le ministre du Travail Hortefeux a promis le maintien des crédits jusqu'en 2011, ce qui reste à vérifier.

Dans le domaine économique, les inégalités flagrantes se perpétuent. À qualification et à ancienneté équivalentes, les femmes ont les postes les plus mal payés. Il en résulte un écart de 16 % par rapport au salaire horaire moyen des hommes. En réalité, le fossé est encore plus important : 27 % si l'on prend en compte le salaire mensuel, car les femmes occupent les quatre cinquièmes des emplois à temps partiel, et bien souvent il ne s'agit pas d'un choix. Quant aux retraites, elles sont en moyenne de 38 % inférieures à celles des hommes !

Le chômage touche plus encore les femmes que les hommes (8,5 % contre 7,4 % selon les chiffres officiels).

Sur le plan politique, la loi impose pour les élections municipales des listes composées alternativement de candidats de chaque sexe dans les communes de plus de 3 500 habitants. Mais dans les communes plus petites, non concernées par les lois sur la parité, seulement 32,2 % des conseillers municipaux sont des femmes. Et pour l'ensemble des communes, 13,8 % des maires sont des femmes.

Ces chiffres ont été cités lors de la journée du 8 mars parrainée comme chaque année par le gouvernement français et par l'Unesco. Au-delà du constat, il appartient au mouvement ouvrier de poursuivre les objectifs affirmés par l'Internationale Socialiste lors de sa fondation en 1898. « L'émancipation de la femme comme celle de tout le genre humain sera en définitive l'oeuvre de l'émancipation du travail par rapport au capital », proclamait Clara Zetkin, militante allemande, à l'origine douze ans plus tard de l'initiative d'organiser des Journées internationales de lutte pour les droits des femmes. Une journée qui n'avait alors rien du caractère officiel, symbolique, qu'elle a pris aujourd'hui, au niveau des gouvernements. C'était une journée de luttes qui n'a rien perdu de sa nécessité, puisque les droits des femmes restent à conquérir.

Jean SANDAY

À la poubelle de l'histoire !

La municipalité d'Asnières-sur-Seine, en banlieue parisienne, a recouvert d'un rideau une vieille plaque, dans la salle des mariages, proclamant que « la femme doit obéissance à son mari ».

Il est question de conserver cette plaque pour l'exposer, bien en vue, en témoignage d'une histoire pas si vieille que cela puisque l'article 213 du code Napoléon, qui proclamait l'incapacité juridique de la femme mariée ainsi que son devoir d'obéissance, n'a été modifié qu'en 1938 et qu'il a fallu attendre 1970 pour remplacer le « droit paternel », par le droit parental.

Partager