Grande-Bretagne : Face à la crise, la fuite en avant du gouvernement travailliste13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : Face à la crise, la fuite en avant du gouvernement travailliste

Le gouvernement britannique de Gordon Brown vient d'annoncer son quatrième plan de sauvetage du capital financier, le plus important à ce jour. Nous publions à ce sujet un extrait traduit du numéro de mars du mensuel publié par nos camarades britanniques de Workers' Fight.

Depuis l'annonce, en février, des pertes colossales subies par les banques RBS et Lloyds-HBOS, une nouvelle série d'aides publiques d'un montant défiant l'imagination est allée arroser les finances en déroute du capitalisme.

Cette fois, les deux géants de la banque se sont vu octroyer une manne d'un montant d'environ 68 milliards d'euros. De surcroît Brown s'est engagé à couvrir 85 % des pertes que pourraient subir ces banques sur des prêts dont le montant total atteint 680 milliards d'euros - soit presque l'équivalent du budget annuel de l'État ! Enfin, usant de la baguette magique de ce qu'il appelle « amortissement quantitatif », Brown a mis en marche la planche à billets, ce qui amènera un total de 170 milliards d'euros dans les coffres de la City.

Les mesures d'aide aux banques ont toujours eu pour but de secourir le système tout entier. Mais à ce jour, en-dehors du plan automobile, les fonds publics allaient aux banques sous prétexte de les « encourager » à faire de nouveau crédit.

Sauf qu'elles ne l'ont pas fait : elles ont thésaurisé les fonds reçus, voire s'en sont servies pour de profitables opérations. Aussi, cédant aux pressions du grand capital, Brown augmente ses subventions, mais en usant de mesures dont l'étendue va bien au-delà des précédentes.

En garantissant ces prêts bancaires, Brown apporte la garantie de l'État aux prêts contractés par les grandes entreprises. Les plus gros requins pourront renégocier leurs dettes, voire emprunter plus pour moins cher. Et si, un jour, ils veulent se débarrasser de leur endettement, il leur suffira de se servir des lois sur la faillite pour faire endosser leurs dettes aux contribuables.

Il ne s'agit donc pas seulement d'une nouvelle subvention aux banques, mais d'une subvention directe à toutes les grandes entreprises.

Contrairement à ce que prétend le ministre des Finances, cette mesure ne facilitera pas le crédit aux ménages, ni même aux petites entreprises. Car, de par la politique des Travaillistes, les banques contrôlées par l'État fonctionnent sur des bases « commerciales » et elles choisiront les emprunteurs qui ont le plus de chances de surnager malgré la crise, c'est-à-dire les plus riches (...)

Par respect pour le capital, Brown choisit de ne pas user du contrôle que détient l'État sur la plupart des grandes banques pour mettre un frein à leur parasitisme. Pire, la nouvelle loi bancaire permet à la Banque d'Angleterre - donc à Brown - d'injecter secrètement des fonds publics dans les coffres du capital. Au « secret commercial » vient maintenant s'ajouter le secret d'État !

Pourtant, face à la faillite qui frappe le système financier du fait de son propre parasitisme, la seule réponse efficace serait de fondre les banques faillies en une seule banque d'État, dont le but ne serait pas la poursuite du profit mais l'allocation des ressources disponibles pour faire face aux besoins de la majorité, et non pour satisfaire l'avidité des requins qui sont cause de la crise actuelle. (...)

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