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Leur société
Grève dans les universités : La ténacité du mouvement oblige le gouvernement à des concessions
Après en moyenne cinq semaines de grève et de mobilisation, le mouvement dans les universités continue. À l'occasion de la manifestation du jeudi 5 mars, ce sont encore des dizaines de milliers de personnes (enseignants, personnels et étudiants) qui ont manifesté partout en France. Malgré une légère baisse comparée à la précédente grande manifestation ayant eu lieu quinze jours plus tôt, cette manifestation a montré que le mouvement se maintient après la coupure des vacances d'hiver.
Le gouvernement tente d'éteindre la mobilisation en reculant partiellement. Après le gel des suppressions de postes pour 2010 et 2011, c'est la modification du statut des enseignants qui a été revue. Le point qui met en colère est la « modulation de service » : le nombre d'heures d'enseignement serait « modulable » et pourrait être différent pour chaque enseignant. Dans la version antérieure du gouvernement, cette modulation pouvait être imposée par le président de l'université ; dans la dernière version, il est écrit qu'elle ne pourrait pas se faire sans le consentement de l'enseignant.
Tous ces petits reculs sont le fruit de la grève et des manifestations. Cela dit, pour toutes les personnes mobilisées, il s'agit essentiellement de manoeuvres et on est loin du compte. Sans moyens supplémentaires et même avec moins de moyens, parce que le gouvernement a maintenu les suppressions de postes pour l'année 2009, la « modulation » accompagnera inévitablement soit des suppressions d'enseignements, soit un alourdissement de la charge des enseignants... soit les deux.
Il est donc certain qu'il y aura une participation importante des universités à la manifestation de tous les salariés du 19 mars. D'ici là, il y a une autre échéance : la manifestation du mercredi 11 mars. Pour étendre le mouvement, il a été proposé d'essayer d'y inviter tous les enseignants de l'Éducation nationale, de la maternelle à l'université. De nombreux tracts ont été distribués à la sortie des écoles, des collèges et des lycées mais aussi dans les gares où les enseignants et les étudiants sont allés expliquer leur mouvement. Il y a même eu des « mini-conférences » organisées dans les couloirs du métro parisien. Partout l'accueil a été bon et on sent une solidarité contre la politique du gouvernement.