STPM Mantes-la-Jolie (Yvelines) : Les grévistes ont gagné13/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2119.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STPM Mantes-la-Jolie (Yvelines) : Les grévistes ont gagné

La grève commencée le mercredi 25 février s'est terminée par une victoire. Dans cette Société de transformation de produits métallurgiques qui fabrique les châssis métalliques des sièges de C3 et de Clio pour Renault Flins, Valladolid et PSA Poissy, 19 des 22 ouvriers ont fait grève, sur 28 salariés au total. C'est l'annonce de huit licenciements qui a mis le feu aux poudres.

Dès le mercredi matin, les travailleurs se sont réunis autour d'un brasero devant l'entrée de l'usine, soutenus par des ouvriers de l'usine FCI, eux aussi en grève. La direction était abasourdie. Elle n'avait jamais vu cela : c'était la première grève en quarante ans d'existence de l'usine ! STPM fait partie du groupe DEFTA, qui compte environ 800 salariés et génère un chiffre d'affaires, annuel de 150 millions d'euros. C'est « un petit chez les gros », selon la formule du journal Les Échos.

La direction prétendait licencier les travailleurs avec moins que les indemnités légales prévues : 560 euros pour les travailleurs ayant entre quatre et cinq ans d'ancienneté ; 2 600 euros pour dix ans, auxquels il convenait d'ajouter les deux mois de préavis, soit, au total, environ 2 560 et 5 000 euros.

Jour et nuit, pendant neuf jours, les travailleurs n'ont pas quitté le piquet de grève. Les provocations de la direction de l'usine, verbales et physiques, le chantage au dépôt de bilan, rien n'a entamé le moral des grévistes.

Trois jours après le début de la grève, c'est le sous-préfet en personne qui tentait de demander aux grévistes de reprendre le travail... sans succès. Il faut dire que les donneurs d'ordres, Renault et Citroën, à court de châssis, commençaient à s'inquiéter.

Le lundi 2 mars au matin, la direction lâchait du lest une première fois, en annulant les licenciements. Mais les travailleurs demandaient à juste titre des garanties supplémentaires, au cas où il viendrait au patron du groupe l'idée de licencier tout de même, trois ou quatre mois plus tard. La grève était donc reconduite à l'unanimité.

La direction, espérant entamer le moral des travailleurs, assignait alors neuf grévistes en référé pour « entrave à la liberté du travail ». Rien n'y fit ; les travailleurs votèrent la continuation de la grève.

Enfin, mercredi 4 mars, la direction craquait, lâchant l'annulation des licenciements, des indemnités légales plus que doublées, l'arrêt des poursuites, l'assurance qu'aucune sanction ne serait engagée contre les grévistes. Pour elle, voilà ce qui s'appelle boire le calice jusqu'à la lie !

Neuf jours de grève, avec un piquet organisé aux portes en permanence, ont permis aux travailleurs de la STPM d'apprécier leur force, de se souder comme jamais. C'est avec le sourire et la tête haute qu'ils ont repris le travail. Ils se préparent déjà pour la grève du 19 mars...

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